Raleva a été arrêté en septembre 2017 dans le village de Vohilava pour avoir demandé des comptes à une société aurifère chinoise opérant à Mananjary.
Sanctionné pour avoir dénoncé une société minière
Une réunion publique était organisée par des représentants de l’entreprise, et en présence du chef de district. Le but de cette réunion était d'informer la population que la société minière avait reçu les autorisations nécessaires pour reprendre ses activités, qui avaient été suspendues.
Pendant la réunion, Raleva a demandé que les permis miniers et environnementaux soient présentés. Selon son avocat, des représentants de la société l'ont alors menacé, et il a ensuite été arrêté pour usurpation d'identité – il lui est reproché d'avoir utilisé le titre de « chef de district ».
Cet homme est sanctionné pour avoir dénoncé les activités d'une société minière à Madagascar, qui seraient illicites. Cette peine avec sursis doit être immédiatement annulée, et le casier judiciaire de Raleva ne doit présenter aucune condamnation liée à ses activités pacifiques de militant des droits humains.
Une tendance inquiétante dans le pays
Les deux ans d'emprisonnement avec sursis prononcés contre Raleva sont conformes à la tendance que l'on observe depuis quelques années à Madagascar : l'utilisation abusive qui est faite de la justice pénale en vue de cibler et de harceler les défenseurs des droits humains et de museler les personnes qui dénoncent les projets de prospection et d'exploitation des ressources naturelles dans l’ensemble du pays.
Nous avons également recueilli des informations faisant état d’un recours excessif à la détention provisoire, notamment à l’encontre de défenseurs des droits humains dans le but d’entraver et de discréditer leurs activités.
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