Les leaders et les représentants de 23 gouvernements, des Nations unies, de l'Union européenne et de l'Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) se rencontrent dans la capitale afghane pour trois jours de débats axés sur les thèmes de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme.
Ces dernières semaines, nous avons vu les horreurs des années précédentes se répéter dans les rues de Kaboul, des civils étant impitoyablement pris pour cibles lors d'attaques qui constituent des crimes de guerre.
La protection des civils toujours pas au cœur des débats
La conférence du processus de Kaboul se déroule dans un contexte de violence soutenue. Le 27 janvier, l'attentat le plus meurtrier de ce début d’année a fait 95 morts et 158 blessés parmi les civils : les talibans ont amené une ambulance chargée d'explosifs dans une rue bondée, au cœur de Kaboul.
Selon la Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA), 2017 est la quatrième année consécutive où le nombre de victimes civiles – personnes tuées et blessées – est supérieur à 10 000.
Lorsque des manifestations ont éclaté contre les violences en juin 2017, les forces de sécurité afghanes ont recouru à une force meurtrière illégale, faisant six morts et plus d'une dizaine de blessés parmi les manifestants. Personne n’a eu à répondre de ces six décès.
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Les autorités afghanes devraient consacrer leurs ressources à protéger les civils. Au lieu de tenir compte de leurs demandes en faveur de la justice, elles ont attaqué durement des manifestants et ont entravé leur droit de se réunir pacifiquement.
Nous ne cessons d'entendre parler de la préoccupation du gouvernement afghan et de la communauté internationale pour la vie des civils, mais force est de constater que la protection de ces vies n'est pas au cœur de leurs politiques.
L’Europe, elle, continue de renvoyer
Les États européens, dont beaucoup seront représentés à la conférence du processus de Kaboul, poursuivent les renvois forcés de demandeurs d'asile afghans, lors même que la violence touche encore toutes les régions du pays.
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En colportant le mensonge selon lequel l'Afghanistan est un pays sûr, les gouvernements européens mettent en danger les personnes qu'ils renvoient là-bas de force. Ces renvois doivent cesser immédiatement.
Halte aux expulsions vers l'Afghanistan
Avec La Cimade, nous nous mobilisons pour dénoncer les renvois de ces personnes vers la mort et la torture. Nous appelons la France à mettre un terme immédiat aux expulsions vers l’Afghanistan.