Alors que le vice-prince héritier et ministre de la défense saoudien, se rend à Paris pour discuter de contrats d’armement, cinq faits que M. le président Hollande doit avoir en tête avant de commencer les négociations.
Au Yémen, une coalition dirigée par l’Arabie saoudite mène depuis plus d’un an une campagne aérienne et terrestre de bombardements contre le groupe armé Houthi et ses alliés. Les civils sont les premières victimes de ce conflit.
Des crimes de guerre sont commis
Des présumés crimes de guerre sont commis, en toute impunité, par la coalition de neuf pays emmenés par l’Arabie saoudite. Les combats ont fait plus de 3000 morts parmi les civils, selon le Haut-commissariat aux droits de l'homme des Nations unies. La majorité des civils a été tuée par des frappes aériennes de la coalition Elle a régulièrement bombardé marchés, écoles et hôpitaux, au mépris total du droit international humanitaire.
Les enfants, victimes du conflit
Les enfants et leurs proches qui rentrent chez eux dans le nord du Yémen après une année de conflit risquent d’être grièvement blessés, voire tués, par des milliers de sous-munitions non explosées. Alors que l’Arabie saoudite nie tout recours à des bombes à sous-munitions, nous avons recueilli des éléments attestant que les forces de la coalition ont bien utilisé des bombes à sous-munitions américaines, britanniques et des lance-roquettes brésiliens pour utiliser de telles munitions.
L'arabie saoudite a réussi à faire pression sur l'ONU
L’Arabie saoudite a exercé des pressions inacceptables sur les Nations unies pour retirer la coalition dirigée par l’Arabie saoudite de la liste des pays et groupes armés portant atteinte aux droits des enfants dans les situations de conflit. Les enfants représentent un tiers - soit au moins 127 - des 361 personnes civiles tuées par les 32 frappes manifestement illégales recensées par notre organisation depuis le début de la campagne menée par la coalition.
Le traité sur le commerce des armes n'est pas respecté
L’Arabie saoudite est le premier client de la France dans le domaine de l’armement. Pourtant, le Traité sur le commerce des armes, entré en vigueur fin 2014 et que la France a activement promu, et ratifié, empêche voire interdit tout transfert d’armes qui risqueraient de servir à commettre des crimes de guerre ou d’être utilisées dans d’autres atteintes graves au regard du droit international.
Il n'y a toujours pas d'embargo sur les armes
Un embargo sur les armes permettrait de bannir tout transfert d'armes à destination d’une partie au conflit en vue d’une utilisation au Yémen, s'il reste un risque substantiel que ces armes servent à commettre ou faciliter des crimes de guerre ou autres graves violations. Aussi notre organisation exhorte tous les États à garantir qu'aucune partie au conflit au Yémen ne reçoive – directement ou indirectement – des armes, des munitions, des équipements ou technologies militaires, susceptibles d'être utilisés dans le conflit, tant que perdurent ces graves violations. Ces restrictions doivent aussi s'appliquer au soutien logistique et financier pour de tels transferts.
François Hollande doit suspendre immédiatement les transferts d’armes et les soutiens militaires à l’Arabie saoudite et ses alliés.