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URGENCE PROCHE ORIENT

Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles

Des migrants qui ont survécu au naufrage d'un canot pneumatique dériveur au large des côtes libyennes arrivent sur la côte d'Al-Hmidiya, à l'est de la capitale Tripoli, le 29 juin 2018 © AFP/Getty Images
Personnes réfugiées et migrantes

Attaque meurtrière contre un centre de rétention en Libye

Le 2 juillet, 40 personnes réfugiées et migrantes ont été tuées lors d’une attaque meurtrière sur le centre de rétention de Tajoura. Les Etats européens doivent agir de toute urgence pour les faire sortir du pays.

Le 4 avril 2019, l’Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée a lancé une offensive pour reprendre Tripoli au Gouvernement d’union nationale (GUN) reconnu par la communauté internationale. Le nombre de victimes civiles n’a cessé depuis d’augmenter.

Lire aussi : À Tripoli, 1,2 million de civils en danger

Les réfugiés et migrants pris au piège

On comptait au moins 600 réfugiés et migrants au centre de rétention de Tajoura au moment de l’attaque. Etant enfermés, ils étaient pris au piège sans aucune possibilité de s’échapper. Le bilan est pour l’instant de 40 morts et plus de 80 blessés mais il pourrait être revu à la hausse.

Beaucoup d’entre eux avaient fui les bains de sang, la persécution ou la pauvreté dans leur pays. Ils avaient voulu trouver une vie meilleure à l’étranger mais se sont retrouvés enfermés pour une durée indéterminée dans un centre de rétention libyen proche des zones de conflit.

Selon un réfugié érythréen, la première frappe aérienne aurait touché un hangar attenant au centre de rétention. Cinq minutes plus tard, une seconde frappe se serait abattue sur la pièce où étaient enfermés les hommes. Depuis cette attaque, jusqu’à 300 migrants et réfugiés se trouvent à présent dans les rues de Tajoura, effrayés et dans l’attente d’une aide d’urgence. Certains d’entre eux avaient été renvoyés en Libye ces dernières semaines après avoir été interceptés en Méditerranée.

Cette attaque honteuse devrait inciter toutes les parties au conflit à prendre immédiatement les mesures nécessaires pour déplacer les migrants et les réfugiés. Ces derniers se trouvent en effet dans des zones de conflit actif, où leur vie est en danger. Les parties au conflit devraient aussi mettre fin à la pratique cruelle qui consiste à les placer en détention de façon arbitraire.

Les conséquences meurtrières des politiques européennes

Ce massacre met en évidence les conséquences meurtrières des politiques migratoires de la Libye et de l’Europe.

Les Etats membres de l’UE externalisent en effet le contrôle de leurs frontières à la Libye afin de réduire le nombre de réfugiés et de migrants arrivant sur les côtes européennes. Au lieu de se voir offrir des itinéraires sûrs pour sortir du pays, des milliers de personnes interceptées en Méditerranée centrale sont ainsi renvoyées en Libye, où elles sont arbitrairement détenues. Dans ces centres de détention, elles sont exposées à la torture, aux viols et à la mort.

Les États membres de l’UE doivent garantir d’urgence des itinéraires sûrs permettant aux réfugiés et aux migrants bloqués en Libye de sortir du pays. Ils doivent aussi veiller à ce que les réfugiés et les migrants secourus en Méditerranée centrale ne soient pas renvoyés en Libye.

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