Piratage de comptes sur les réseaux sociaux, ordinateurs et téléphones, fausses identités, faux profils...les défenseurs des droits humains sont la cible d’un grand nombre d’attaques en ligne dans ce pays. Un réseau qui utilise ces méthodes sophistiquées et malveillantes afin de les cibler vient d’être identifié.
Nous avons découvert un réseau structuré qui utilise des méthodes sophistiquées et malveillantes afin de cibler les militants des droits humains. Les hackers se servent de faux profils très bien faits pour leurrer les militants et pirater leurs appareils électroniques via des logiciels espions, les exposant à la surveillance et à la fraude, et compromettant même leur sécurité physique
Notre enquête montre comment ils se servent de fausses pages de connexion Facebook et Google pour piéger leurs victimes afin qu'elles révèlent leurs mots de passe. Il est déjà extrêmement dangereux de défendre les droits humains au Pakistan et il est alarmant de voir que les attaques contre leur travail se déplacent vers la sphère numérique.
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Un réseau de personnes et d’entreprises
Pendant plusieurs mois, nous avons utilisé des techniques numériques de police scientifique et d'analyse de logiciels espions pour identifier l'infrastructure et les pages web liées aux cyberattaques visant les militants des droits humains au Pakistan.
Notre équipe Technologie et droits humains a pu remonter le fil jusqu'à un groupe d'individus basés au Pakistan. Le rapport dévoile un réseau de personnes et d'entreprises installées dans le pays, qui sont à l'initiative de la création de certains outils utilisés dans les opérations de surveillance pour cibler des citoyens.
Ces cyberattaques s'inscrivent dans le cadre d'une offensive plus générale contre la société civile pakistanaise.
Des attaques en règle contre la société civile
Depuis quelques mois, les militants sont soumis à des menaces, des actes d'intimidation, des agressions violentes et des disparitions forcées – des journalistes, des blogueurs, des manifestants pacifiques et d'autres piliers de la société civile notamment.
En tant que membre élu du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, le Pakistan est tenu de respecter les plus hautes normes internationales. Il s'est engagé à protéger les défenseurs des droits humains et à criminaliser les disparitions forcées.
Or, nous constatons qu'il n'a rien fait dans ce domaine alors que la situation se dégrade.
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