La France va livrer des bateaux aux garde-côtes libyens. Nous avons alerté la Ministre des Armées et le Ministre des Affaires Étrangères sur les risques de cette coopération. Explications.
Nous leur avons demandé de prendre des mesures concrètes pour que la Libye mette fin à la détention des migrants et réfugiés et assure leur protection.
La livraison de bateaux
Le 17 février dernier, la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé à l’occasion d’une conférence de sécurité à Munich, que le Gouvernement français procéderait à l’achat de six embarcations rapides au profit de la marine libyenne.
Il a également été annoncé que la France soutenait un programme de formation et d’équipement des garde-côtes libyens pour faire face au « problème de l’immigration illégale ».
La livraison des bateaux devrait intervenir d’ici le début de l’été.
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Pourquoi cette coopération est préoccupante
Depuis plusieurs années nous documentons et rendons publiques les violations des droits humains qui sont commises à l’encontre des personnes migrantes et réfugiées en Libye
Nous avons pu mettre en lumière la chaîne de responsabilité qui relie trafiquants de migrants et réfugiés, garde-côtes libyens et Direction centrale des migrations, un organe rattaché au ministère de l’Intérieur libyen.
Les réfugiés et migrants interceptés, notamment en mer, alors qu’ils tentent de fuir l’enfer en Libye, sont placés dans des centres de détention aux conditions de vie indignes. Des mauvais traitements extrêmement graves leur sont infligés, quand ils ne sont pas revendus ou transférés aux mains de milices.
La livraison de bateaux par la France dans ce contexte pourrait très bien contribuer au cycle des violations des droits humains commises à l’encontre des réfugiés et migrants. La France engagerait alors sa responsabilité.
Ce nous demandons à la France
La livraison de ces bateaux ne doit pas intervenir si la France ne fait rien de concret pour :
que la Libye mette fin à la détention des migrants et réfugiés en Libye et aux violations graves qu’ils subissent,
que la Libye reconnaisse à l’Agence des Nations-Unies pour les réfugiés la possibilité de protéger les personnes en quête de protection sur son territoire.
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