Les violences faites aux femmes sont un fléau national tristement connu au Mexique, où en moyenne 10 femmes sont assassinées par jour. L’épidémie de la Covid-19, l’accroissement du niveau de stress, de l’insécurité économique et alimentaire, ainsi que l’isolement n’ont fait qu’aggraver les violences domestiques. Entre 2019 et 2020, elles ont été multipliées par 11. Une situation des plus dramatiques : la capitale, l’État de Mexico et l’État voisin de Puebla observent même une hausse de 300 % de femmes et d’enfants secourus.
Article initialement publié dans La Chronique, notre magazine d’enquêtes et de reportages
Certaines de ces femmes en détresse parviennent à fuir. L’an dernier, elles étaient 46 514, parfois avec des enfants, à rejoindre un foyer d’accueil, soit 39 % de plus que l’année précédente. Les défenseurs des droits humains et les accompagnateurs de victimes sont nombreux à s’être mobilisés pour faire face à cette situation d’urgence. Parfois, avec leurs propres moyens.
Tania R. Banda, avocate et responsable du centre APIS Fondation pour l’équité. Ce centre donne des consultations de soutien psychologique via des appels vidéo gratuits. Mexico, 23 Avril 2020. © Mahé Elipe
Le refuge de Fortaleza est un endroit confidentiel, où chaque femme a accès à un soutien émotionnel et pratique, à des ateliers, à un plan de réinsertion, à une formation, à un soutien psychologique et médical. Chaque bénéficiaire doit participer à la vie collective du refuge. © Mahé Elipe
Édith est l'une des bénéficiaires du refuge Fortaleza. Elle y est entrée en mai 2020, victime d'une tentative de meurtre de la part de son mari. Accompagnée de ses deux enfants, elle n’a pu en sortir qu’en novembre dernier. Mexico, 09 Juin 2020 © Mahé Elipe
La police de genre est une unité spéciale créée en mars 2016, dans les villes classées en alerte rouge en termes de violences faites aux femmes. Ses membres sont formés à la prise en charge des femmes. Le centre d'appels dédié a compté une augmentation de plus 30 % dès les premières semaines de l’épidémie de Covid-19. Naucalpan, 02 Juin 2020. © Mahé Elipe
Réunion de l'association "Hombres por la equidad". Cette association met à disposition gratuitement un groupe de parole pour les hommes violents. Deux fois par semaine, les hommes se retrouvent par vidéo conférence pour parler de leurs excès d’agressivité. Accompagnés par un psychologue, ces derniers apprennent à canaliser leur colère afin d'éviter les violences domestiques. Mexico, 09 Décembre 2020 © Mahé Elipe