Aujourd’hui nous attendons la publication du nouveau Schéma national du maintien de l'ordre (SNMO). Il s'agit d'une nouvelle stratégie de gestion des manifestations sur laquelle le ministère de l'Intérieur travaille depuis dix-huit mois. Cécile Coudriou, présidente d’Amnesty International France, alerte sur les premiers éléments annoncés vendredi dernier par le ministre de l’Intérieur.
Les premières annonces du ministre de l’Intérieur, vendredi 11 septembre 2020, à la veille de la reprise des manifestations des Gilets jaunes, ne nous ont pas rassurés. On ne s’engage pas dans une approche de désescalade en présentant de nouvelles grenades et en maintenant l’usage du LBD, pas plus qu’on n’établit un dialogue en modifiant les sommations à l’adresse des manifestants.
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Le niveau de violences et leur répétition, documentés et dénoncés par notre organisation, exigent des réponses ambitieuses et des réformes structurelles du maintien de l’ordre, replaçant la protection et la facilitation du droit de manifester au cœur des missions des forces de l’ordre. On ne peut pas espérer de résultats différents en appliquant la même méthode.
Nos demandes répétées pour un processus de consultation transparent et inclusif dans l'élaboration du nouveau SNMO sont jusqu'ici restées vaines.
Pour mettre fin aux violences et aux violations du droit international relatif aux droits humains, il est essentiel que le ministère de l’Intérieur se montre exemplaire dans ses propositions, que les objectifs soient clairs en matière de droits humains et que des évaluations régulières du SNMO soient menées, y compris dans le déploiement de sa mise en œuvre.
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