Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, a demandé le remplacement du chef de la mission, le lieutenant-général Johnson Mogoa Kimani Ondieki, à l’issue de l’enquête spéciale indépendante menée par les Nations unies.
L’enquête a établi que les Casques bleus n’avaient pas réagi lorsque des soldats des forces gouvernementales avaient attaqué un camp où étaient logés des travailleurs humanitaires internationaux à Djouba en juillet.
L’inaction de l’ONU soulignée
Nos recherches, dont les conclusions ont été publiées en octobre, ont montré que la réponse de la mission de l’ONU à l’attaque survenue en juillet dans le camp Terrain s’inscrivait dans une dangereuse tendance à l’inaction. Lors de l’une des attaques sur lesquelles Amnesty International a enquêté, une jeune femme nuer âgée de 24 ans qui a été violée par cinq soldats des forces gouvernementales devant la base de l'ONU dans le quartier de Djebel à Djouba a indiqué que des Casques bleus et des agents de sécurité privés avaient vu l'agression mais n’étaient pas venus à son secours.
Dans un autre cas, à la même base de l'ONU, des policiers des Nations unies ont lancé des grenades lacrymogènes sur une foule de civils nuers effrayés.
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Un nouvel espoir ?
Les forces de maintien de la paix des Nations unies doivent remédier à leurs graves défaillances et améliorer la protection des civils au Soudan du Sud face aux meurtres et aux viols commis par l’armée et d’autres groupes. L’organisation appelle les Nations unies à rendre public l’ensemble des conclusions de l’enquête spéciale indépendante qui a été ouverte sur ces violences.
Nos recherches menées sur le terrain en juillet, août et septembre 2016 ont révélé que la conduite des forces de maintien de la paix de l’ONU était marquée par de graves défaillances et que les Casques bleus avaient mis des civils en danger par leurs actions et leur inaction.
Le changement de direction de la mission de maintien de la paix au Soudan du Sud doit être accompagné de changements rapides et radicaux parmi ses 16 000 Casques bleus. Il est temps que ceux-ci exécutent leur mandat, qui est de protéger les civils des meurtres et des viols, a déclaré Joanne Mariner, conseillère principale sur la réaction aux crises à Amnesty International.
La Mission des Nations unies au Soudan du Sud (MINUSS) doit apporter une véritable protection aux civils, en particulier à ceux qui se sont réfugiés sur ses sites de protection des civils. Elle doit augmenter la fréquence des patrouilles à pied et en véhicules motorisés et escorter les personnes qui ont besoin de quitter ces sites, notamment pour des besoins essentiels tels qu’aller acheter de la nourriture au marché.