Le gouvernement syrien a confirmé publiquement la mort d'au moins 161 personnes qui avaient été victimes d'une disparition forcée depuis le début du conflit en 2011.
De très nombreuses familles syriennes sont aujourd'hui confrontées à une nouvelle souffrance. Pendant des années, elles ont enduré l'insoutenable calvaire que représente le fait de ne pas savoir ce qu'il était advenu de leurs proches disparus. Aujourd'hui, elles reçoivent la douloureuse confirmation qu'ils sont morts et sont plongées dans un nouveau cycle de deuil. Le gouvernement syrien doit restituer sans délai les dépouilles de ces victimes à leurs familles afin qu'elles puissent accomplir les rites funéraires et les inhumer dignement, et il doit leur révéler les circonstances de leur disparition forcée et de leur mort.
Au moins 82 000 personnes ont été victimes de disparitions forcées depuis le début du conflit. Il est temps que les autorités syriennes mettent un terme à l'angoisse psychique et à la torture des familles, qui ont tant besoin de connaître la vérité sur le sort réservé à leurs proches.
Notre dossier : 7 ans de conflit syrien
La Russie, l'Iran et la Turquie doivent user de leur influence pour faire pression sur le gouvernement syrien et les groupes armés d'opposition, afin de permettre à des observateurs indépendants de se rendre dans les centres de détention, de révéler les noms de ceux qui ont disparu ou ont été enlevés, ainsi que les lieux où ils se trouvent, et d'offrir aux détenus la possibilité de communiquer avec leurs familles.
Disparitions des opposants
Parmi les 161 personnes dont la mort a été confirmée, trois sont des militants pour lesquels nous avions fait campagne. Il s'agit de Yehya Shurbaji, Maan Shurbaji et Islam Dabbas. Leur décès a été inscrit sur des livrets de famille délivrés par les bureaux d’état civil locaux.
On était sans nouvelles d'Islam Dabbas, étudiant et militant de Daraya, depuis qu'il avait été arrêté au cours d'une manifestation pacifique le 22 juillet 2011. De même pour les frères Yehya et Maan Shurbaji depuis leur arrestation à Daraya, dans la banlieue de Damas, le 6 septembre 2011.
Notre rapport de 2015 dévoile que les autorités syriennes ont arrêté et fait disparaître un grand nombre d'opposants pacifiques et de personnes considérées comme « déloyales ». Ce document recense également les enlèvements, les actes de torture et les exécutions sommaires imputables aux groupes armés d'opposition.
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