Avant l’attaque, nous avions averti les autorités libyennes qu’elles mettaient en péril la vie des réfugiés et des migrants.
L’emplacement du centre de rétention pour migrants de Tajoura était en effet connu de toutes les parties au conflit.
Une attaque sur des civils
Notre analyse des vidéos et photos publiées depuis le lieu de l’attaque ont permis de confirmer qu’il s’agit du centre de rétention de Tajoura, géré par la Direction générale de la lutte contre la migration illégale, qui dépend du ministère libyen de l’Intérieur. Une photo de la cellule des hommes montre un large cratère, de plusieurs mètres de large, qui correspond aux dégâts que cause une bombe lâchée par un aéronef.
L’identité des responsables de cette attaque n’a pas encore été établie, mais cette semaine des médias ont indiqué que les forces de l’Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée avaient récemment reçu des avions de combat F-16. Ces avions sont capables de mener des frappes aériennes de nuit avec des bombes de gros calibre pouvant causer des dégâts de ce type. Nos recherches montrent également qu’un entrepôt utilisé pour stocker des armes se trouvait dans la même enceinte que le centre de rétention de Tajoura.
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Ce que dit le droit international
Le droit international humanitaire prévoit que toutes les parties à un conflit doivent prendre toutes les précautions possibles pour minimiser les risques pesant sur les civils, y compris en retardant ou en annulant une attaque. Même si le dépôt militaire était la cible choisie pour cette attaque, le grand nombre de civils se trouvant à proximité de cette cible rendait cette attaque illégale.
Les parties au conflit doivent également prendre toutes les mesures possibles pour protéger les civils qui se trouvent sous leur contrôle contre les conséquences des attaques, notamment en évitant de placer des objectifs militaires, tels que des sites de stockage d’armes, près de zones civiles. Nos recherches ont confirmé que certains détenus avaient été contraints à travailler sur le site militaire de Tajoura, contre leur volonté, ce qui constitue aussi une violation du droit international.
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