La communauté internationale a une nouvelle fois cédé à la pression politique et minimise la souffrance de centaines d'enfants yéménites en modérant ses critiques vis-à-vis des graves violations du droit international perpétrées par la coalition que dirige l'Arabie saoudite, dans le rapport annuel du secrétaire général de l'ONU sur les enfants et les conflits armés (CAAC).
Chaque fois que les Nations unies font des concessions qui permettent aux auteurs de crimes relevant du droit international de se soustraire à la critique ou à la justice, cela encourage d'autres personnes à commettre des violations qui causent d'immenses souffrances de par le monde.
L'Arabie saoudite sur la liste du rapport sur les enfants et les conflits armés
Nous saluons le fait que la coalition dirigée par l'Arabie saoudite soit inscrite – même tardivement – sur la liste du rapport sur les enfants et les conflits armés. Toutefois, nous déplorons que l'ONU ait cédé face à la pression et l'ait ajoutée à une nouvelle catégorie spécialement conçue pour limiter la condamnation de la coalition.
Du fait des pressions diplomatiques exercées par l'Arabie saoudite, le rapport, qui porte sur l'année 2016, contient une nouvelle catégorie qui reconnaît les efforts de la coalition visant à « mettre en place des mesures durant la période couverte par le rapport afin d'améliorer la protection des enfants.
Amnesty International n'a vu aucun élément attestant de ces mesures. Ces dernières semaines, elle a pu confirmer l'utilisation par la coalition d'une bombe fabriquée aux États-Unis lors d'une attaque au mois d'août qui a tué sept enfants.
Selon le rapport, en 2016, 683 enfants ont été tués ou blessés par la coalition que dirige l'Arabie saoudite.
Lire notre Dossier : Conflit au Yémen
Pressions diplomatiques sur l'ONU
En 2015, l'Arabie saoudite a été inscrite dans le rapport sur les enfants et les conflits armés, avant d'être retirée par le secrétaire général de l'ONU de l'époque, Ban Ki-moon, à la suite d'intenses pressions diplomatiques.
Selon les derniers chiffres du mécanisme de surveillance et de communication de l’information (MRM) de l'UNICEF, entre le 26 mars 2015 et le 31 mars 2017, au moins 1 595 enfants ont été tués et 2 542 blessés au Yémen. La coalition dirigée par l'Arabie saoudite est responsable de la majorité des victimes parmi les enfants.
Il faut imposer un embargo sur les armes
Les grandes puissances devraient faire tout leur possible pour maintenir la pression sur les États qui accordent si peu d’importance à la vie des enfants. Les États-Unis et d'autres pays qui fournissent des armes devant être utilisées au Yémen par la coalition que dirige l'Arabie saoudite doivent cesser de le faire et le Conseil de sécurité de l'ONU doit imposer un embargo sur les armes en vue de mettre fin à ces atteintes aux droits humains.
Selon les derniers chiffres du mécanisme de surveillance et de communication de l’information (MRM) de l'UNICEF, entre le 26 mars 2015 et le 31 mars 2017, au moins 1 595 enfants ont été tués et 2 542 blessés au Yémen. La coalition dirigée par l'Arabie saoudite est responsable de la majorité des victimes parmi les enfants.