Dans une tribune au « Monde », Amnesty International et les membres du collectif d’organisations qui a lancé le 27 janvier une action juridique de groupe contre l’Etat français pour discriminations policières réclament, dans un délai de quatre mois, un ensemble de mesures, à commencer par la modification du cadre légal des contrôles d’identité.
Tribune. Les contrôles d’identité au faciès sont un poison. Ceux qui sont empoisonnés sont d’abord les personnes qui en sont la cible, avant tout des jeunes hommes et même des enfants perçus comme Noirs ou Arabes qui sont contrôlés régulièrement par la police non à cause de ce qu’ils font ou sont soupçonnés de faire, mais uniquement en raison de leur apparence.
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Ces contrôles discriminatoires nient l’humanité même des personnes contrôlées. Depuis des années, des enquêtes multiples et rigoureuses, ainsi que les témoignages de ceux qui les subissent en montrent les ravages. Les contrôles stigmatisent, ils dégradent, ils humilient, ils sont une violence et un traumatisme.
Mesure-t-on bien que ces contrôles d’identité au faciès constituent pour des adolescents parfois très jeunes leur première expérience d’interaction avec la police et de discriminations ? De nombreux responsables politiques ont reconnu et condamné l’existence de ces abus. Mais il ne suffit pas de dénoncer ou de condamner. Il faut agir pour tarir les sources du poison.
Cet article a été publié le 19 mars 2021 à 20h00 sur Le Monde.
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