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URGENCE PROCHE ORIENT

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Les familles Roms dans la rue en plein mois d'août à Montreuil © Gilles Walusinski
Discriminations

Montreuil : expulsés, des enfants dorment dans la rue

Depuis plus de 40 jours, 26 enfants dorment dans la rue avec leurs parents sur des matelas à même le bitume. Entre le 28 juillet et le 7 septembre, ces familles ont été délogées une trentaine de fois des différents endroits où elles s’étaient posées.

Expulsées le 28 juillet 2016 du bidonville du boulevard de la Boissière à Montreuil (93), 50 personnes se font régulièrement chassées de toutes parts par les agents de police nationale. Au moins 30 fois en un mois. Une de nos délégations est allée enquêter sur place le vendredi 2 septembre.

Les familles vivaient dans le bidonville depuis 2010 et des démarches d’insertion étaient en cours de la part de l’association « Roms Réussite ». 6 enfants allaient à l’école depuis 2 ans, des adultes étaient inscrits à Pôle Emploi. Ce jour-là, personne n’était au courant de l’expulsion, aucune information n’avait été faite aux familles. A 7h du matin, les agents de police, le préfet, un huissier sont arrivés sur le terrain pour sommer les habitants de quitter les lieux.

J’ai sauvé mon cartable !

Geanina, 9 ans

Les familles ont attrapé leurs affaires au plus vite. En moins de 1 heures, tout était terminé. Seulement Trois familles se sont vues proposer un hébergement, l’un très loin de l’école, à Cergy Pontoise, l’autre dans un hôtel social à Montreuil mais dans des chambres individuelles.

Chaque jour, des agents de police viennent leur ordonner de quitter les lieux au plus vite. © Gilles Walusinski

Tout le groupe s’est ainsi retrouvé à la rue, sans aucun abri. Leur seul objectif alors : trouver un endroit où poser les matelas pour les enfants.

Un soir, à 22h00, la police est venue pour dire aux familles de partir, de quitter la rue Rapatel – normalement, il faut protéger les enfants, pas les chasser.

Liliana Hristache de l’association « Roms Réussite »

Au total, les familles ont été délogées une trentaine de fois en un mois, sans jamais pouvoir dormir dans un lit.

A aucun moment ni les services de l'Etat, ni la municipalité n'ont proposé de les mettre à l'abri malgré la canicule et surtout plusieurs manifestations de soutien et deux entrevues avec la mairie.

Malgré la situation, le 1er septembre, les 6 enfants scolarisés dont Geanina, ont pu reprendre le chemin de l’école.

Montreuil, fête de la Libération le 3 septembre 2016. Les familles Roms expulsées et leurs soutiens manifestent leur exaspération devant la porte close de la mairie. © Gilles Walusinski

Traitements inhumains et dégradants

Cette situation est intolérable et indigne. Les autorités locales ont le devoir de mettre ces familles à l’abri dans des hébergements adaptés, qui permettent notamment la poursuite de la scolarité des enfants et préserve la vie familiale.

Les conditions dans lesquelles vivent ces personnes sont inhumaines et dégradantes.

Le gouvernement doit mettre fin aux expulsions forcées sans solution d’hébergement durable ou de relogement. Toute pratique de harcèlement ou d’intimidation de la part des forces de l’ordre doit faire l’objet d’une enquête impartiale.