En Egypte, Islam Khalil a été torturé alors qu’un tribunal avait ordonné sa libération.
Le 21 août dernier, Islam Khalil est transféré au poste de police Second Raml, à Alexandrie, en vue de sa libération, un tribunal ayant ordonné sa remise en liberté contre une caution de 50 000 livres égyptiennes. Au lieu de le remettre en liberté, les policiers l'ont roué de coups jusqu'à ce qu'il perde connaissance, et l’accuse maintenant de nouvelles infractions, notamment d'avoir agressé un policier le 24 août.
Avant ces événement, Islam Khalil avait été soumis à une disparition forcée pendant 122 jours en 2015 après avoir été enlevé, en même temps que son frère et son père, à son domicile par des agents de l'Agence de sécurité nationale égyptienne. Il a été maintenu en détention à l'isolement, les yeux bandés et les poignets menottés, et a été frappé, soumis à des décharges électriques et suspendu par les poignets et les chevilles pendant plusieurs heures d'affilée. On ne lui a pas permis d'être examiné par un médecin ni de consulter un avocat, et il a été privé de contacts avec sa famille.
Tout ce bruit, c'est pour faire pression et obtenir ta libération ? Nous ne te libérerons qu'une fois que tu seras mort.
Manifestement, les autorités égyptiennes refusent de remettre en liberté Islam Khalil à titre de représailles, en raison des actions entreprises aux niveaux national et international pour mener campagne en sa faveur. Selon son frère, Islam Khalil a été frappé à coups de tuyaux sur tout le corps, jusqu'à ce qu'il perde connaissance, par des policiers qui l'ont menacé en lui disant : Tout ce bruit, c'est pour faire pression et obtenir ta libération ? Nous ne te libérerons qu'une fois que tu seras mort. »
Il a subi des blessures au visage, sur les mains et sur la tête. Il est actuellement maintenu en détention à l'isolement, dans l'attente d'une audience devant un procureur, et il a été privé d'accès à un avocat et de contacts avec sa famille.
Une vengeance de la police ?
Le fait que la police refuse d'appliquer une décision judiciaire ordonnant la remise en liberté d'Islam Khalil témoigne du mépris affiché par les autorités égyptiennes à l'égard de l'état de droit. Cela montre aussi qu'elles n'ont aucunement l'intention d'inverser une tendance à la multiplication des disparitions forcées, qui s'est traduite par la disparition, aux mains d'agents de l'État, de centaines de personnes pendant des périodes allant jusqu'à sept mois, depuis le début de l'année 2015.
Dans un rapport détaillé rendu public en juillet 2016, Amnesty International indique que des centaines de personnes ont été soumises à une disparition forcée depuis le début de l'année 2015, et souligne que les disparitions forcées sont devenues en Égypte « une politique d'État ».