Le Conseil indépendant d’investigation a publié un rapport « d’établissement des faits » suite aux plaintes contre la police lors de manifestations entre juin 2019 et mars 2020.
Ce rapport, loin de fournir une vision d’ensemble des faits, dissimule au contraire les violations des droits humains commises par la police lors de manifestations, depuis l’été dernier. Il révèle, en outre, la réticence des autorités hong-kongaises à aborder les violations généralisées des droits humains lors des manifestations.
Bien qu’il reconnaisse que la gestion des manifestations et d’autres incidents publics par la police était “imparfaite”, le rapport ne fait absolument pas avancer la justice. Aucune mesure n’est évoquée pour condamner les opérations policières répressives et relevant de faute professionnelle auxquelles nous avons assisté pendant les manifestations.
Un manque flagrant d’impartialité
Ce document n’est pas impartial et le Conseil n’a aucun pouvoir pour mener une enquête vraiment indépendante. En décembre 2019, un groupe d’experts internationaux engagé pour contribuer à cette étude avait démissionné en soulignant le manque de capacité et pouvoirs de ce Conseil. Dans son rapport, ce dernier a accordé une importance disproportionnée à “la haine et la violence visant les policiers” de la part d’une petite partie des manifestants.
A ce jour, la dirigeante hongkongaise Carrie Lam continue d’ignorer les demandes répétées de la société civile, des Nations unies et d’autres membres de la communauté internationale en faveur d’une enquête véritablement indépendante sur le recours excessif à la force par la police durant les manifestations. Ce rapport biaisé ne fera qu’alimenter la colère de la population. Une enquête indépendante est nécessaire pour rétablir la confiance du public et rompre le cycle de la violence.
La lutte contre le terrorisme instrumentalisée
Ce rapport formule par ailleurs des allégations inquiétantes faisant état de l’avènement du terrorisme dans la ville sans éléments probants. Les autorités ne doivent pas utiliser la lutte contre le terrorisme comme excuse pour justifier un recours excessif à la force et d’autres violations systématiques des droits humains par les responsables de l’application des lois. La nouvelle répression des manifestations récentes qui étaient totalement pacifiques montre que le gouvernement croit qu’il peut faire taire l’opposition en adoptant une approche encore plus ferme de restriction de la liberté d’expression et de réunion.
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