À la frontière franco-italienne, les pratiques illégales de refoulement des personnes migrantes et réfugiées persistent et cela malgré la crise sanitaire.
Le jeudi 14 mai 2020, une jeune femme et son enfant de 5 ans ont été interpellés à Menton et ont été directement renvoyés en Italie par les forces de l’ordre françaises. Cette femme a pourtant clairement émis le souhait de demander l’asile en France dès son interpellation. Cette demande d’asile n’a pas été enregistrée par la police aux frontières, en violation du droit d’asile. En effet, même en temps de crise sanitaire, ce droit est indérogeable.
Ce renvoi illégal est intervenu sans que la police française, malgré la crise sanitaire, ne se soucie de l’accès à un abri, à des mesures d’hygiène et de protection, pour cette femme et son enfant. Les forces de l’ordre françaises se sont contentées de déposer la famille de l’autre côté de la frontière, en Italie, sans argent ni nourriture, à une dizaine de kilomètres de la commune de Vintimille. Depuis, la famille est à la rue, sans protection ni hébergement. Cette situation d’errance est d’autant plus alarmante que l’enfant présente un état de santé préoccupant, ayant été récemment opéré.
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Un premier recours rejeté
Un recours en justice a été déposé dès le lendemain devant le tribunal administratif de Nice. Malheureusement, le tribunal administratif de Nice a rejeté, le mardi 19 mai 2020, la demande de la jeune femme de pouvoir faire enregistrer sa demande d’asile sur le territoire français. La famille et son avocat, membre de l’association Alliance des avocats et praticiens du droit des étrangers pour la défense des droits fondamentaux, entendent faire appel de cette décision devant le Conseil d’Etat.
La crise sanitaire ne fait pas exception
Plusieurs autres témoignages de personnes refoulées ont été récoltés par les associations françaises et italiennes ces derniers jours, faisant état de l’absence de mesures sanitaires spécifiques prises par les forces de l’ordre françaises et italiennes à la frontière franco-italienne.
Les personnes migrantes sont ainsi renvoyées par la France vers l’Italie, où elles se retrouvent dans une situation d’errance. Pourtant, une veille sanitaire, une mise à l’abri et un accès aux soins en période de pandémie sont devenus plus qu’indispensables, tant en termes de santé individuelle que de santé collective.
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Ensemble, avec nos partenaires associatifs, nous rappelons qu’il est urgent que les personnes se présentant aux frontières françaises qui souhaitent bénéficier de la protection internationale puissent réellement exercer ce droit.
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