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URGENCE PROCHE ORIENT

Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles

A doctor checks a migrant infected with the novel coronavirus COVID-19 in a cottage of a holiday centre used by health care members of French Civil Protection ("Protection Civile") as a centre for infected migrants and homeless people, on April 9, 2020, in Saint-Aignan-Grandlieu, western France, on the 24th day of a lockdown in France aimed at curbing the spread of the COVID-19 pandemic, the novel coronavirus. 



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Un docteur examine un demandeur d'asile Saint-Aignan-Grandlieu, France / Credit : Loic VENANCE / AFP
Personnes réfugiées et migrantes

France : nos cinq recommandations pour protéger les réfugiés et les migrants du Covid-19

Face à la pandémie, les personnes réfugiées et migrantes, tout comme d’autres groupes de personnes, se retrouvent en situation de vulnérabilité extrême. Nous formulons cinq recommandations clés aux autorités pour les protéger du Covid-19.

Un abri pour tous

Malgré des premières mesures pour mettre à l’abri les personnes réfugiées et migrantes à Calais et à Grande Synthe, des centaines de personnes vivent toujours dans des campements informels, dans des conditions sanitaires terribles.

Chaque personne et en priorité les enfants non accompagnés doivent être mis à l’abri. Par ailleurs, la destruction de campements à Calais, sans aucune perspective d’hébergement, doit cesser immédiatement. Car, en plus d’être illégale, elle expose les personnes à une plus grande précarité.

Lire aussi : Covid-19, l'urgence d'une protection des mineurs isolés

La santé, un droit pour tous

Le Covid-19 n’a pas de passeport. Tout le monde peut être touché. Donc, tout le monde doit avoir accès aux soins. À l’heure actuelle, les demandeurs d’asile doivent attendre trois mois avant de pouvoir accéder aux soins. En temps normal et du point de vue de l’accès aux soins cela ne se justifie pas. Dans le cadre de la crise, cette exigence est un véritable non-sens.

Il est urgent que toute personne, avec ou sans titre de séjour, puisse se faire soigner, de préférence par la médecine de ville pour éviter de devoir s’orienter vers l’hôpital.

Lire aussi : Les droits humains à l'épreuve du Covid-19 en France

La protection lors de la demande d’asile

En temps normal, le dépôt d’une demande d’asile ouvre droit à une certaine prise en charge : l’accès aux soins, des allocations, etc. Or, depuis mi-mars, il est très difficile de faire enregistrer une demande d’asile.

Pendant cette période, tous les demandeurs d’asile qui ont vu leur prise en charge refusée, suspendue ou retirée doivent pouvoir accéder à cette protection sanitaire et sociale indispensable à leur protection.

Pas de détention pour les personnes étrangères

Aucun déplacement hors de France n’étant possible, les renvois de personnes étrangères sont, de fait, rendus impossibles. Les personnes enfermées en centre de rétention en attendant un renvoi qui n’aura pas lieu doivent être libérées.

Par ailleurs, les assignations à résidence, assorties d’une obligation de pointage quotidien, notamment dans le cadre de la procédure dite "Dublin”, doivent être suspendues sur l’ensemble du territoire, à l’instar de ce que certaines préfectures ont déjà ordonné. Pendant cette période de confinement et de distanciation sociale, il est difficile de comprendre le sens du maintien de telles mesures.

Pas de refoulements à la frontière franco-italienne

Des personnes continuent d’être illégalement refoulées, notamment à la frontière italienne. Ces pratiques les placent dans une situation de grande vulnérabilité. Il doit être mis fin immédiatement à tout refoulement illégal vers l’Italie et plus généralement à tout renvoi vers l’Italie, comme le demande l’Organisation mondiale de la santé.