Le 17 janvier 2021, Alexeï Navalny a été interpellé par les autorités russes dès son arrivée à l’aéroport de Moscou. L’opposant russe revenait de plusieurs mois passés en Allemagne, où il avait été soigné à la suite d’un empoisonnement. Il a été placé en détention provisoire pour trente jours.
Militant politique, à l’initiative de la Fondation anticorruption et auteur de nombreuses investigations, Alexeï Navalny a dénoncé la corruption qui règne parmi les hautes sphères du pouvoir en Russie. Il y a cinq mois, il a failli mourir. Il a survécu à un empoisonnement – qui a depuis été confirmé de manière indépendante – effectué à l’aide d’un agent neurotoxique de type Novitchok, le 20 août 2020. Après avoir reçu des soins à Berlin, il a décidé de revenir à Moscou, malgré le risque d’une arrestation. À son arrivée à l’aéroport, il a été immédiatement arrêté.
Acharnement
Les autorités russes ont orchestré une campagne impitoyable contre Alexeï Navalny. Un acharnement pour réduire au silence une voix importante de l’opposition. Alors qu’il était en convalescence en Allemagne, les services pénitentiaires russes ont exigé qu’il soit emprisonné pour violation d’une condamnation pénale fondée sur des accusations à caractère politique. Le 17 janvier, il a été arrêté pour des accusations de fraude forgées de toutes pièces. Une arrestation motivée politiquement.
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L’arrivée d’Alexeï Navalny à l’aéroport de Moscou a été gérée comme une opération de sécurité de grande envergure : des centaines de policiers étaient mobilisés pour procéder à son arrestation. Les autorités sont même allées jusqu’à détourner son vol vers un autre aéroport. Les forces de sécurité russes ont aussi arrêté ou délogé les partisans d’Alexeï Navalny ainsi que des journalistes présents.
Placé en détention pour trente jours
Au lendemain de son arrestation, un juge a été conduit au poste de police où il se trouvait pour se prononcer sur la détention d’Alexeï Navalny. On a refusé à ce dernier l'accès à son avocat, et aucun média indépendant ou membre du public n’était présent pour assister à cette « audience ». Pour donner l’illusion d’une procédure transparente, la salle d’audience était bondée de représentants de la presse progouvernementale. Le juge a décidé de le placer en détention provisoire pour trente jours dans l'attente d'un procès. Il pourrait être condamné à plus de trois ans et demi de prison. Une parodie de justice.
En arrêtant l’opposant du Kremlin, les autorités russes cherchent à réduire Alexeï Navalny au silence. À cause de son militantisme politique pacifique, il est privé de son droit à la liberté d’expression.
Nous demandons sa libération immédiate et appelons une nouvelle fois les autorités russes à ouvrir une enquête sur l’empoisonnement dont il a été victime. Les autorités russes doivent mettre un terme à leur campagne d’intimidation et de répression contre les opposants politiques.