Dans ce deuxième épisode du podcast « Silence, on arme ! », on vous raconte comment le gouvernement français fait régner l’opacité, le mensonge et l’omerta autour de ses ventes d’armes.
Depuis maintenant plus d’un an, nous faisons campagne pour obliger l’État français à faire la lumière sur ses ventes d’armes et obtenir un meilleur contrôle de celle-ci. Dans ce deuxième épisode sur quatre de la série, on découvre comment le gouvernement français s’y prend pour se détourner en toute discrétion de ses engagements liés au Traité sur le commerce des armes. En cultivant l’opacité et en refusant tout débat démocratique sur le sujet.
Écouter : Épisode #1, le récit d'une mobilisation mondiale
Écouter : Épisode #3, les militants de notre Cellule Armes
Écouter : Épisode #4, le Parlement sur le banc de touche
"Les autorités françaises s'enfoncent dans le mensonge"
En signant et en ratifiant le Traité sur le commerce des armes (TCA), la France s’est engagée à contrôler et rendre compte sur ses exportations d’armes. Et, pourtant, nous n’avons quasiment aucune information tant sur le matériel que nous vendons que sur la façon dont ces ventes sont autorisées.
Sans ces informations, comment s’assurer que des armes françaises ne servent pas à commettre des violations des droits humains à l’étranger ? Sarah Roussel, 34 ans, chargée de faire vivre notre campagne de mobilisation citoyenne « Silence, on arme ! » explique :
La France est depuis trop longtemps ambiguë sur ses ventes d'armes. Elle maintient haut et fort qu'elle respecte ses engagements internationaux, tout en les bafouant ouvertement. Face à la mobilisation de la société civile, les autorités françaises s’enfoncent délibérément dans le mensonge. Il faut que cela cesse !
Comprendre : Quels sont les engagements internationaux de la France ?
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Sarah Roussel, chargée de la campagne « Silence, on arme ! »
Les civils en paient le prix
Grâce à notre enquête, nous avons pu prouver que des armes françaises avaient été utilisées pour réprimer violemment des manifestations en Égypte. « La question qu’on se pose aujourd’hui, c’est comment la France qui était parfaitement au courant des graves violations des droits humains dans ce pays, a pu continuer à livrer des véhicules blindés à l’Égypte au mépris de ces engagements internationaux. Et surtout, comment se fait-il que le Parlement et la société civile n’aient pas eu un droit de regard là-dessus ? » interroge notre chargée de campagne.
Après l’Egypte, ce sont les ventes d’armes de la France à l’Arabie Saoudite qui ont fait la Une de l’actualité suite aux révélations du média Disclose. Geoffrey Livolsi, interviewé dans ce podcast, et ses collègues, ont rendu public des documents militaires français classés « confidentiel défense » prouvant l’utilisation d’armes françaises dans le conflit au Yémen. Au cours leur enquête, les journalistes de ce média indépendant ont pu analyser des documents et des cartes très précises, représentant le matériel français repéré au Yémen par la direction du renseignement militaire français.
436 000 personnes étaient sous la menace d'armes françaises au Yémen.
Geoffrey Livolsi, un des fondateurs de Disclose
Lire aussi : Des journalistes enquêtant sur les armes françaises menacés
Geoffrey Livolsi [à droite] et Mathias Destal [à gauche] du média d’investigation Disclose © Benjamin Girette
Comme en Égypte, au Yémen ou plus récemment au Liban, ce sont trop souvent les civils qui paient le prix d’un mauvais contrôle sur nos ventes d’armes. Plus que jamais, nous devons être vigilants et exiger plus de transparence et de contrôle sur ce commerce pas comme les autres.
Pour aller plus loin
Voir nos reportages vidéo sur le sujet 👇
STOP À LA COMPLICITÉ DE LA FRANCE !
Plus que jamais, nous devons être vigilants et demander une véritable transparence et un contrôle sur les ventes d’armes françaises. Exigez d’Emmanuel Macron que la France respecte ses engagements.
DEMANDEZ DES COMPTES À VOS DÉPUTÉS !
Encore une fois, des armes françaises sont utilisées dans le cadre de manifestations violemment réprimées dans un pays étranger. Inacceptable !
En deux clics, interpellez vos députés pour qu’ils demandent des comptes au Président de la République.
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