Pour avoir révélé la vérité sur la gestion du Covid-19 en Chine, cette journaliste a été emprisonnée et torturée. Son état de santé est désormais critique.
Ensemble, exigeons la libération immédiate de Zhang Zhan
En décembre dernier, Zhang Zhan a été condamnée à quatre ans de prison pour avoir posté sur les réseaux sociaux des informations sur la gestion de l’épidémie de Covid-19 à Wuhan. Depuis lors, elle a entamé une grève de la faim pour protester contre cette injustice. Sa famille vient de nous informer que sa vie est gravement menacée, elle ne passera probablement pas l’hiver si elle n’est pas libérée pour raisons médicales.
« Je ne pense pas qu’elle vive encore longtemps »
En juin 2020, Zhang Zhan a entamé une première grève de la faim pour protester contre sa détention. En décembre, elle était si affaiblie qu’elle a dû assister à son procès en fauteuil roulant.
Avant l’audience, les autorités l'ont soumise à une alimentation forcée et l’ont immobilisé pendant des jours d’affilée pour l’empêcher d’enlever sa sonde d'alimentation. Elles l’ont également forcée à porter des entraves aux pieds et aux mains 24 heures sur 24 entre juin et décembre pour la punir de sa grève de la faim.
Le 31 juillet 2021, elle a été admise à l’hôpital pour malnutrition aigüe. Cependant, elle a été renvoyée en prison et continue d’observer une grève de la faim partielle, malgré les risques graves pour sa santé, qui continue de se détériorer à une vitesse très inquiétante.
Dans un message sur Twitter daté du 30 octobre, son frère Zhang Ju a écrit :
Je ne pense pas qu’elle vive encore longtemps. Si elle ne passe pas l’hiver qui arrive, j’espère que le monde se souviendra d’elle telle qu’elle était.
Une politique de tolérance zéro
Ancienne avocate, Zhang Zhan s’est rendue à Wuhan en février 2020 pour couvrir ce qui s’y passait. Elle a publié sur les réseaux sociaux des informations dénonçant l’arrestation de journalistes indépendants par des représentants du gouvernement et le harcèlement des familles de patients atteints du Covid-19.
Elle a « disparu » à Wuhan en mai 2020. Par la suite, nous avons appris qu’elle avait été arrêtée par les autorités chinoises et détenue à Shanghai. Là-bas, elle a été reconnue coupable d’« avoir cherché à provoquer des conflits et troublé l’ordre public » à l’issue d’une parodie de procès.
Depuis son procès, les autorités refusent de la laisser parler à son avocat ou de rencontrer sa famille en personne. Elle est autorisée à les appeler au téléphone ou en visio, occasionnellement et sous surveillance.
Zhang Zhan est une victime de la politique de tolérance zéro du gouvernement chinois vis-à-vis des critiques. Elle est incarcérée uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression.
Si elle meurt en prison, le gouvernement chinois aura son sang sur les mains.
Ensemble, exigeons la libération immédiate de Zhang Zhan
Les voix qui dérangent
Les journalistes citoyens sont une source essentielle d’informations directes, non censurées, sur l’épidémie de Covid-19 en Chine. Parce qu’ils travaillent de manière indépendante vis-à-vis des médias contrôlés par l’État, ils sont confrontés à un harcèlement constant. Les informations qu’ils révèlent, le gouvernement chinois préférerait les garder secrètes.
Il est inquiétant de constater le nombre de décès parmi les militants chinois incarcérés, soit en détention, soit après qu’ils aient bénéficié tardivement d’une libération conditionnelle pour raisons médicales.
En juillet 2017, le militant des droits humains et lauréat du Prix Nobel Liu Xiaobo est mort en détention. Les autorités avaient refusé ses demandes et celles de sa famille s’agissant de recevoir des traitements à l’étranger pour son cancer. La même année, l’écrivain chinois et détracteur du gouvernement Yang Tongyan (de son nom de plume Yang Tianshui) est décédé trois mois après sa libération conditionnelle pour raisons médicales et son opération d’une tumeur au cerveau. Cao Shunli, militante et chargée de campagne à Pékin, est morte d’une défaillance organique après des mois passés en détention en mars 2014. Elle s’est vu refuser des soins médicaux adaptés pendant son séjour en prison.
ENSEMBLE, EXIGEONS SA LIBÉRATION !
En deux minutes, nous vous proposons d’interpeller le Président de la République de Chine et son ambassadeur en France pour exiger sa libération