Depuis 2013, les autorités égyptiennes bafouent de manière choquante les droits des mineurs. Au moins six d'entre eux ont été torturés en détention et 12 soumis à des disparitions forcées depuis 2015. Impensable.
Les autorités égyptiennes soumettent des mineurs à de terribles violations des droits humains, notamment la torture, l'isolement prolongé et des disparitions forcées pendant des périodes pouvant aller jusqu'à sept mois.
Cela témoigne d'un mépris des plus honteux pour les droits des enfants.
Il est scandaleux que l'Égypte, pays signataire de la Convention de l'ONU relative aux droits de l’enfant, bafoue les droits des mineurs de manière aussi flagrante.
Témoignages bouleversants
Nous avons interrogé six mineurs victimes de torture.
Ils ont déclaré qu’en détention, ils ont été roués de coups, ont reçu des décharges électriques dans les partes génitales et d'autres parties du corps ou ont été suspendus par les membres.
Certains nous ont confié avoir été torturés dans le but de leur faire « avouer » des infractions qu'ils n'avaient pas commises.
Aser Mohamed a été victime d’une disparition forcée en janvier 2016 à l'âge de 14 ans et détenu au secret pendant 35 jours. Il a été torturé dans le but de lui faire avouer qu’il appartenait à une « organisation terroriste » et avait attaqué un hôtel, des infractions qu'il nie avoir commis. Il est aujourd'hui jugé avec des adultes dans le cadre d'un procès qui pourrait le conduire en prison.
Abdallah Boumidan avait 12 ans lorsqu'il a été arrêté en décembre 2017 par l'armée égyptienne dans le Nord-Sinaï. Il a ensuite « disparu » et a été torturé. Détenu au secret pendant sept mois avant d'être inculpé d'« appartenance à une organisation terroriste », il a été transféré à l'isolement, où son état de santé s'est gravement détérioré.
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Au mépris des lois
Des mineurs sont incarcérés avec des adultes, en violation du droit international relatif aux droits humains.
Dans certains cas, ils sont enfermés dans des cellules surpeuplées, sans nourriture suffisante. Dans au moins deux cas, des mineurs ont été placés à l'isolement prolongé.
Par ailleurs, certains sont jugés dans le cadre de procès iniques, parfois devant des tribunaux militaires, en étant interrogés sans la présence de leurs avocats et tuteurs légaux.
Ils sont inculpés sur la base d'« aveux » extorqués sous la torture et maintenus en détention provisoire de manière prolongée, pendant des périodes allant jusqu'à quatre ans.
Au moins trois mineurs ont été condamnés à mort à l'issue de procès collectifs iniques. Deux de ces condamnations ont plus tard été annulées, tandis que la troisième est en instance d'appel.
Aux termes du droit international, l'arrestation d'un mineur doit intervenir en dernier recours. En vertu du droit égyptien et du droit international, les mineurs doivent être jugés devant des tribunaux spéciaux pour mineurs.
Cependant, le droit égyptien autorise la comparution en justice de mineurs âgés d'au moins 15 ans avec des adultes, y compris devant des tribunaux militaires et des cours de sûreté de l'État.
Toute accusation de torture ou de disparition forcée doit faire l'objet d'une enquête et les responsables doivent être traduits en justice.
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