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Marielle Franco, assassinée pour avoir porté la voix des plus vulnérables
Marielle Franco, conseillère municipale engagée dans la défense des plus vulnérables, a été assassinée, ainsi que son chauffeur Anderson Gomes, le 14 mars 2018, à Rio de Janeiro, par quatre balles dans la tête.
Après six années de procédure pour tenter d’obtenir justice, les familles de la défenseure des droits humains Marielle Franco et de son chauffeur Anderson Gomes, ainsi que la société civile brésilienne et la communauté internationale, ont appris le placement en détention provisoire des trois commanditaires présumés des meurtres : Domingos Brazão, conseiller de la Cour des comptes de l’État de Rio de Janeiro, son frère Chiquinho Brazão, membre du Congrès fédéral, et Rivaldo Barbosa, chef de la police civile de Rio de Janeiro, en poste au moment des faits.
La Haute Cour de justice du Brésil s'est prononcée à l'unanimité en faveur du recours déposé par les familles de Marielle Franco et d'Anderson Gomes, reconnaissant leur droit légitime d'accéder aux informations sur l'enquête des commanditaires du crime.
Vous avez été nombreux et nombreuses à faire pression sur les autorités brésiliennes. Vos actions ont permis aux familles de Marielle Franco et d'Anderson Gomes d'accéder aux informations sur l'enquête des commanditaires du crime. Les actions proposées ci-dessous sont actuellement suspendues, mais le combat pour le droit à la vérité pour les victimes et leurs familles les assassinats de défenseur·es des droits humains continue !
Élevée dans la favela de Maré, ensemble de 16 bidonvilles au Nord de Rio, Marielle Franco s’engage très tôt dans la défense des droits humains après la mort d’une amie victime d’une balle perdue dans un affrontement entre des trafiquants et des policiers. Rapidement, elle se fait connaître pour son activisme en faveur des femmes noires, des LGBTI et des jeunes, et dénonce les violences policières.
« Ils croyaient nous enterrer mais nous étions des graines. »
Marielle Franco.
Lorsque Marielle Franco est assassinée, le 14 mars 2018, la consternation et la colère dépassent largement la ville de Rio de Janeiro et le Parti socialisme et liberté (PSOL), formation politique qu'elle représentait au conseil municipal.
Quelques jours avant son assassinat, la jeune femme de 38 ans écrivait avec colère : « Cessez de maltraiter la population ! Cessez de tuer nos jeunes ».
Ces prises de position récurrentes contre les violences policières lui avaient attiré les foudres de nombreux membres des forces de sécurité et de miliciens, témoignent à la fois sa veuve Monica Benicio, ses proches et les militants. Quitte à l’éliminer ? Beaucoup le pensent, alors que l’enquête piétine encore 5 années après le crime.
Les experts affirment que les cartouches utilisés pour tuer Marielle Franco proviennent d’un lot de munitions ayant appartenu initialement à la Police fédérale. En juillet 2018, un ancien policier et un ancien pompier sont arrêtés, laissant penser à une piste du côté des milices. Mais en août, Raul Jungmann, le ministre de la Sécurité publique, reconnaît que des « agents de l’État » et des « politiques » sont impliqués dans le crime, tout en admettant des difficultés pour faire progresser l’enquête. La presse évoque même les noms de politiques locaux, laissant entendre que le meurtre aurait été méticuleusement préparé.
« Ça m’aide à me lever le matin et à trouver du sens de savoir qu’il existe ce grand réseau mondial d’affection. Toutes ces démonstrations d’amour et d’affection nous aident à nous mobiliser, à réclamer la justice, à faire pression pour qu’une enquête soit menée et, surtout, à nous battre pour que plus personne ne subisse le même sort que Marielle. »
Monica Benício, compagne de Marielle Franco.
Agissez pour renforcer la pression sur les autorités brésiliennes. Les assassinats des défenseures et défenseurs des droits humains comme Marielle Franco doivent être élucidés !
Voici comment agir. 👇
1. Ecrire aux autorités.
2. Agir sur les réseaux sociaux.
1. Ecrire aux autorités.
Nous vous invitons à écrire, par mail ou par voie postale, à l’ambassadeur d’Iran auprès de l’Union européenne. Chaque envoi de courrier vous permettra de faire pression sur les autorités brésiliennes pour obtenir vérité et justice.
Monsieur l’Ambassadeur,
Depuis le 14 mars 2018, date de l’assassinat de la conseillère municipale et défenseure des droits humains Marielle Franco et de son chauffeur, Anderson Gomes, Amnesty International apporte son soutien aux familles des victimes. Durant ces cinq années, la société civile brésilienne et internationale a exhorté les autorités à élucider ce meurtre odieux et à amener toutes les personnes responsables à répondre de leurs actes. Six commandants de police ont été successivement en charge des investigations. Quatre secrétaires du Chef de la police, un médiateur fédéral, onze procureur·es et trois gouverneurs ont suivi l’affaire. Pourtant, la question « Qui a commandité l’assassinat de Marielle et Anderson et pourquoi ? » reste sans réponse.
Il est intolérable de constater que malgré les importantes ressources investies dans ces procédures, les autorités chargées de l’enquête n’ont toujours pas identifié les commanditaires et traduit en justice les auteurs présumés. Les nombreux changements opérés quant aux fonctionnaires en charge du dossier sont également sources de préoccupation.
La société brésilienne, les familles des victimes, les organisations de la société civile et Amnesty International resteront mobilisées jusqu’à ce que la vérité soit révélée et les responsables sanctionnés.
Le 18 avril 2023, la Cour suprême de justice du Brésil a décidé unanimement d’autoriser les familles de Marielle Franco et d’Anderson Gomes à accéder au dossier de l’enquête. Ce droit à la transparence, qui était refusé par les autorités judiciaires de l’État de Rio de Janeiro, est essentiel pour obtenir la justice.
Cette décision vient appuyer les recommandations de la Cour interaméricaine des droits de l’homme dans le cadre de l’affaire de Nova Brasília, en garantissant le droit d’accès au dossier ainsi que la participation et la possibilité d’intervenir à tout stade de l’enquête et de la procédure pénale. Les normes du droit international relatif aux droits humains protègent le droit à la vérité et la participation effective des victimes et de leurs familles à tout stade de l’enquête, notamment dans des situations constituant de graves violations des droits humains, comme c’est le cas pour les assassinats de défenseur·es des droits humains.
En tant que membre/sympathisant(e) d’Amnesty International, je vous demande d’inviter le gouvernement brésilien à préciser les mesures mises en œuvre en vue de garantir l’équité, compte tenu en particulier de la collaboration avec la police fédérale au cours de l’enquête ; et à établir, par le biais d’une coopération technique, un mécanisme international indépendant regroupant des spécialistes chargés de soutenir l’État brésilien dans le cadre de l’enquête sur cette affaire, à l’image de celui établi au Nicaragua et au Honduras. Je vous prie d’agréer, Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de ma haute considération.
Envoyer à :
Ambassade du Brésil
34, cours Albert 1er
75008 Paris
E-mail : brasemb.p[email protected]
2. Agir sur les réseaux sociaux
En parler, c’est déjà agir. Choisissez votre réseau social pour communiquer sur la situation. Partagez dès maintenant l’histoire Marielle Franco sur Twitter ou Facebook ou Instagram.
Voici un modèle de tweet que nous vous proposons de relayer. 👇
Marielle Franco, défenseure des droits au Brésil, a été assassinée il y a 5 ans.
Elle se battait pour les personnes victimes de discrimination.
La lumière sur sa mort doit être faite ! #MarielleFranco #JusticeforMarielle @amnesty @BresilenFrance
Facebook ou Instagram
Vous pouvez reprendre notre modèle de message ci-dessus pour le relayer en publication Facebook ou post Instagram. Utilisez le #MarielleFranco et #amnesty et relayez cette page pour que d’autres personnes agissent.
Rejoignez-nous !
Chaque jour, partout en France, des militantes et militants d'Amnesty International France suivent l'évolution de l'affaire Marielle Franco. Ces groupes font pression sur les autorités concernées en leur écrivant des lettres d’interpellation et sensibilisent différents publics en partageant l'affaire de Marielle Franco autour d’eux. Le but : obtenir la vérité et justice sur l’affaire et l’empêcher de tomber dans l’oubli.