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Ouganda. Les autorités doivent libérer sans condition les manifestant·e·s détenus illégalement
En réaction à l’arrestation et au placement en détention de plus d’une centaine de jeunes manifestant·e·s en Ouganda mardi 23 juillet lors de manifestations contre la corruption, s’inscrivant dans une offensive inquiétante contre la liberté de manifester dans la région juste après la violente répression des manifestations antigouvernementales au Kenya, Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International, a déclaré :
« Les méthodes brutales employées par le gouvernement ougandais pour museler des personnes qui manifestent pacifiquement mettent en évidence une répression flagrante de la dissidence. La population de l’Ouganda a le droit d’exprimer des opinions critiques à l’égard de la corruption des pouvoirs publics et des violations des droits humains commises par les autorités, et l’expression de ces opinions ne doit pas aboutir à un placement en détention.
Les méthodes brutales employées par le gouvernement ougandais pour museler des personnes qui manifestent pacifiquement mettent en évidence une répression flagrante de la dissidence
Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International
« Les autorités ougandaises doivent libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes arrêtées uniquement pour avoir exercé leur droit de réunion pacifique et maintenues illégalement en détention.
Au lieu de faire taire les personnes qui expriment leur mécontentement et de continuer d’employer une force illégale pour empêcher les manifestations pacifiques, les autorités de l’État doivent répondre aux revendications des personnes qui leur demandent de lutter contre la corruption chez les élus, et respecter toutes leurs obligations en matière de droits humains
Tigere Chagutah
« Au lieu de faire taire les personnes qui expriment leur mécontentement et de continuer d’employer une force illégale pour empêcher les manifestations pacifiques, les autorités de l’État doivent répondre aux revendications des personnes qui leur demandent de lutter contre la corruption chez les élus, et respecter toutes leurs obligations en matière de droits humains. »
Complément d’information
Les manifestations contre la corruption organisées mardi 23 juillet à Kampala, la capitale, et dans d’autres villes de l’Ouganda faisaient suite à des allégations de plus en plus nombreuses concernant la corruption généralisée au sein des pouvoirs publics, en particulier parmi les membres du Parlement, notamment de la part de sa présidente. Le président ougandais, Yoweri Museveni, a prévenu dimanche 21 juillet que les manifestations ne seraient pas tolérées. Lundi 22 juillet, la police a encerclé le siège du parti d’opposition avant les manifestations prévues, et mardi, elle a arrêté plus d’une centaine de manifestant·e·s « par précaution ». Ces manifestations font écho à celles organisées par de jeunes militant·e·s au Kenya voisin, où le président a été contraint de retirer des propositions controversées en matière de fiscalité et de dissoudre son gouvernement.
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