Des conditions d’hygiène déplorables et des listes d’attente illégales pour l’asile. Nous nous sommes rendus à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Chronologie d’une catastrophe annoncée.
18 novembre
Le 18 novembre, nous nous sommes rendue au complexe sportif de Benito Juarez à Tijuana, un centre d’accueil provisoire où les autorités municipales hébergent environ 3 000 migrants et demandeurs d’asile, arrivés dans les premières caravanes composées au total de 8 000 à 10 000 personnes traversant le Mexique.
Ils ont rejoint les milliers d’autres personnes contraintes par les autorités américaines d’attendre à Tijuana pendant des semaines ou des mois avant de pouvoir demander l’asile à la frontière.
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21 novembre
Le 21 novembre, nous avons examiné la liste d’attente, qui contenait environ 4 320 noms, dont quelque 2 000 membres de la caravane, pour la plupart des personnes originaires du Honduras arrivées depuis le 15 novembre.
Les personnes déjà inscrites sur la liste avant l’arrivée de la caravane avaient dû attendre en moyenne cinq semaines à Tijuana, avant que les autorités américaines ne commencent à traiter leur demande d’asile.
Selon des responsables de l’Institut national des migrations du Mexique (INM) et un responsable municipal de Tijuana, avant l’arrivée de la caravane, environ 80 % des demandeurs d’asile étaient des Mexicains.
22 novembre
Le 22 novembre, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a déclaré que le gouvernement américain prévoit de priver illégalement des personnes de ce droit en refusant l’entrée des caravanes aux États-Unis.
Des représentants des autorités fédérales, d’État et municipales au Mexique nous ont confirmé séparément que ce centre provisoire manque de nourriture, d’eau et de services de santé, et que les affections respiratoires se propagent parmi les personnes qui s’y trouvent.
25 novembre
Le 25 novembre, les autorités mexicaines ont déclaré qu’une partie de ceux qui ont tenté d’entrer aux États-Unis et ont été repoussés à coups de gaz lacrymogènes seraient expulsés.
Or, expulser des personnes vers des pays où leur vie est menacée, sans leur donner la chance de demander l’asile, bafouerait le droit mexicain et international.
La situation reste catastrophique.
Ni enfermement, ni séparation !
Mettez fin à l'enfer subi par les demandeurs d'asile aux Etats-Unis