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URGENCE PROCHE ORIENT

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Personnes réfugiées et migrantes

Yehia et Walaa : des souffrances qui s’éternisent

Yehia (29 ans) et Walaa (23 ans), deux étudiants de Syrie, ont deux petites filles, Sara et Fatima. Le frère de Walaa, après avoir survécu à un naufrage mortel sur l’île de Lampedusa en octobre 2013, s’est vu accorder une protection temporaire à Malte. Les autres frères et soeurs et les parents de Walaa sont en Allemagne.

En 2014, le couple syrien a trouvé refuge en Turquie, où est née leur fille aînée, Sara.

Nous nous sommes mariés pendant la guerre, en sous-sol […]. Le jour de notre mariage, une forte explosion a eu lieu devant chez nous. La maison de notre voisin et celle de mon oncle ont été détruites. »

Quand le couple est arrivé sur l’île grecque de Lesbos, fin février 2016, Walaa était enceinte de six mois. Yehia et Walaa se sont rendus en Grèce continentale pour finalement se retrouver dans un camp de réfugiés informel, connu sous le nom de « camp EKKO », car il est proche d’une station-service EKKO, non loin de Polykastro, ville située dans le nord du pays. Ils y sont restés trois mois. « Les conditions étaient vraiment difficiles. Quand il pleuvait, l’eau s’infiltrait dans notre tente […]. Sara [a été atteinte de pneumonie] et n’est toujours pas guérie […]. Elle va bien pendant deux jours, puis elle est malade les deux jours suivants […]. Quand nous dormions, notre tente pouvait s’envoler à cause du vent. » précise-t-il.

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Après avoir déposé plusieurs demandes de relocalisation au titre du programme européen auprès des services d’asile grecs, le couple a été convoqué pour son premier entretien fin avril 2016. Malgré les problèmes de santé et la grossesse avancée de Walaa, aucun hébergement ne leur a été offert.

Yehia, Walaa et Sara ont continué de vivre dans le camp EKKO jusqu’à la fin du mois de mai, quand un couple grec leur a proposé d’habiter dans un appartement de Salonique. Fatima est née à Salonique mi-juin 2016, le jour où les autorités ont expulsé plus de 1 800 personnes du camp EKKO. Fin juin, la famille s’est rendue à Athènes pour un entretien à l’ambassade de France. Elle a été transférée vers ce pays fin août 2016. Walaa s’est confiée sur ce nouveau chapitre de leur vie :

Je suis heureuse et triste à la fois, car il y encore tant de pauvres gens [bloqués] en Grèce. Je veux que mes filles vivent décemment et en paix. »