La 21 ème édition du Concours des plaidoiries de Caen s’est déroulée le mois dernier. Retour sur ce moment unique avec Cécile Coudriou, présidente d’Amnesty International France et membre du jury.
Particulièrement sensible à l’engagement des jeunes, je ne pouvais que me réjouir d’être invitée, pour la première fois en tant que présidente d’Amnesty International France, à participer à la 21ème édition du célèbre Concours des plaidoiries du Memorial de Caen. Quel bonheur et quel honneur d’être membre du jury pour les plaidoiries des lycéens et de pouvoir décerner le prix Amnesty International.
Une première plaidoirie pour ces lycéens
Cela restera un grand moment dans ma vie militante de voir ces 15 jeunes gens, dont 13 filles, affronter la peur de se retrouver sur scène, face à 1500 personnes, pour déclamer leur texte et défendre une cause qui leur est chère. J’ai été profondément impressionnée par leur fougue, leur force de conviction et leur émotion palpable. La qualité des performances, leur présence sur scène, leur capacité à émouvoir et à convaincre m’ont enthousiasmée et remplie d’espoir pour l’avenir de la défense des droits humains.
Une belle expérience également que de débattre avec les 11 autres membres du jury, journalistes, acteurs culturels ou académiques locaux : à l’image des plaidoiries, nos échanges ont été marqués par la sincérité, et l’équilibre entre émotion et raisonnement.
Liora Amsellem, Cécile Coudriou, Asaël Kimfuta © Amnesty France
J’ai eu la joie de décerner le prix Amnesty International au seul duo de la journée, composé de Asaël Kimfuta et Liora Amsellem, deux jeunes filles du lycée Hoche de Versailles. Dans leur plaidoirie, intitulée « Alea Jacta Est », elles ont évoqué le sort d’enfants persécutés en Afrique, et notamment en République démocratique du Congo, parce qu’ils sont considérés comme des « enfants sorciers », et elles ont également proposé des solutions.
Elles seront récompensées d’une part par une invitation à notre Gala « Musique contre l’oubli », qui se tiendra au Théâtre des Champs Elysées le 21 juin, et d’autre part une invitation à passer une journée dans les bureaux d’Amnesty International France pour y rencontrer les équipes, notamment un chercheur et un chargé de campagne..
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Des prix et des tonnerres d’applaudissement
Le premier prix du Mémorial de Caen a été décerné à Sonia El Mountassir, qui a dénoncé avec force les violences sexuelles au Maroc ; le prix MGEN est revenu à Hélène Yildiz pour son vibrant plaidoyer en faveur de la minorité Alévi en Turquie ; et enfin, le prix Reporters Sans Frontières a été remis à Jeanne Chassereau, pour sa charge contre les violations des droits humains en Égypte, et sa défense d’un cas que nous connaissons bien à Amnesty International : celui du photo-reporter surnommé Shawkan, toujours emprisonné pour avoir simplement fait son travail.
C’est extrêmement galvanisant d’être témoin de l’investissement intense de tous ces jeunes. Le tonnerre d’applaudissements à l’issue de leurs plaidoiries était amplement mérité et cet événement a démontré que la cause des droits humains et la solidarité internationale étaient toujours aussi fortement ancrées dans le cœur de la jeunesse.
La relève est assurée !