Après 15 mois de bombardements incessants, l'accord de cessez-le-feu constitue une lueur de soulagement pour les familles des otages israéliens et pour la population palestinienne victime d'un génocide à Gaza. L’accord trouvé entre Israël et le Hamas doit entrer en vigueur le 19 janvier. "Le cessez-le-feu tant attendu ne réparera pas les vies brisées" réagit Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amesty International. Sans plus attendre, la priorité est à la libération des otages, à l'acheminement de l'aide humanitaire et à la justice pour les milliers de vies brisées à Gaza.
La nouvelle de la conclusion d’un accord de cessez-le-feu apportera une lueur de soulagement à la population palestinienne victime du génocide israélien. Mais cet accord s’est cruellement fait attendre.
Pour les Palestiniens et Palestiniennes, qui ont enduré plus de 15 mois de bombardements dévastateurs et incessants, qui ont été déplacés de leur foyer à plusieurs reprises et luttent pour survivre dans des tentes de fortune sans nourriture, sans eau ni produits de première nécessité, le cauchemar ne va pas prendre fin avec les bombardements.
Rapport : La population palestinienne de Gaza victime d’un génocide
Pour les Palestiniens et Palestiniennes, qui ont perdu de nombreux êtres chers, pour ceux dont la famille entière a été décimée ou qui ont vu leur maison réduite en ruines, la fin des combats ne suffira pas à réparer leurs vies brisées ou à guérir leurs traumatismes.
La libération des otages israéliens et des détenus palestiniens réjouira les familles en Israël et dans le territoire palestinien occupé, mais n’effacera pas les épreuves qu’ils ont subies en captivité.
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Il n’y a pas de temps à perdre. Israël a bloqué et entravé de manière continue et délibérée l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza : les civils ont été confrontés à des niveaux de famine sans précédent et des enfants sont morts de faim. La communauté internationale, qui n’a pas réussi jusqu’à présent à persuader Israël de respecter ses obligations légales, doit veiller à ce qu’il autorise sans attendre l’acheminement de produits vitaux dans toutes les zones de la bande de Gaza occupée afin d’assurer la survie de la population palestinienne. Il s’agit notamment de garantir l’entrée de fournitures médicales vitales pour soigner les blessés et les malades, et de faciliter la réparation des centres médicaux et d’infrastructures essentielles. Si le blocus illégal imposé par Israël à Gaza n’est pas rapidement levé, ces souffrances vont perdurer. Enfin, des observateurs indépendants des droits humains doivent être autorisés à se rendre à Gaza afin d’obtenir des éléments de preuve et de révéler l’ampleur des violations.
Pour la population palestinienne qui ont tant perdu, il n’y a guère de raison de se réjouir en l’absence de garantie qu’ils obtiendront justice et réparation pour les crimes dont ils ont été victimes.
Si l’on ne s’attaque pas aux causes profondes de ce conflit, les Palestiniens et Israéliens ne pourront pas commencer à espérer un avenir meilleur fondé sur les droits, l’égalité et la justice. Israël doit démanteler le système d’apartheid mis en place pour dominer et opprimer les Palestiniens et mettre fin une fois pour toutes à son occupation illégale du territoire palestinien occupé. Les États tiers ont un rôle crucial à jouer pour mettre un terme à l’impunité d’Israël et rétablir une certaine confiance dans l’état de droit.
Après 15 mois de feu, il n’y a plus de temps à perdre. La communauté internationale doit garantir :
L’accès à l’aide humanitaire pour sauver les populations à Gaza
La reconstruction des hôpitaux et autres infrastructures essentielles
La libération de tous les otages détenus à Gaza
La levée du blocus à Gaza
L’accès à des observateurs des droits humains indépendants à Gaza
La justice pour les victimes