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URGENCE PROCHE ORIENT

Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles

Vue aérienne d'un bulldozer déblayant les décombres de bâtiments détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 22 avril 2024, dans le cadre du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant Hamas. © Collection privée

Génocide à Gaza : comment avons-nous enquêté ? 

Les conclusions de notre rapport "‘On a l'impression d’être des sous-humains' - Le génocide des Palestiniens et Palestiniennes commis par Israël à Gaza", sont le fruit de longs mois de travail d’enquête et d’analyse de nos équipes de chercheur·ses et d’expert·es.

Notre rapport s’appuie sur des informations recueillies par nos équipes à la fois sur le terrain et à distance sur des événements survenus entre le 7 octobre 2023, date du début de l’offensive de l’armée israélienne en représailles aux attaques du Hamas dans le sud d’Israël, à début juillet 2024.

Comment avons-nous récolté l’information ?  

Dès le début de l’offensive israélienne, l’objectif a été d’évaluer les conséquences des bombardements. Nous avons commencé cette enquête comme toutes les autres enquêtes, en récoltant autant d’informations que possible, issues de sources diverses :  

Des témoignages, dont des Palestinien·nes ayant été victimes ou témoins de frappes aériennes, de déplacements, de détention et de destruction d’exploitations et de terres agricoles, d’habitations ou d’autres infrastructures civiles, ainsi que des personnes ayant subi les conséquences des restrictions de l’aide humanitaire imposées par les autorités israéliennes. Nos équipes se sont également entretenues avec des membres des autorités locales à Gaza, des professionnel·les de la santé palestinien·nes travaillant dans des établissements médicaux de Gaza et des personnes impliquées dans la réponse humanitaire.

Des photos et des vidéos prises par nos consultant·es sur le terrain, ou accessibles en open source, partagées sur les réseaux sociaux par des témoins ou les soldats israéliens eux-mêmes. 

Des images satellites  

Des documents : rapports et données fournis par des agences de l’ONU, des organisations de terrain, ainsi que par des groupes de défense des droits humains palestiniens et israéliens. 

Des déclarations officielles émanant de hauts responsables du gouvernement et de l'armée israéliens, ainsi que d’organismes officiels israéliens.

212témoins interrogés 

Face à l’impossibilité d’un accès direct au terrain, en raison des restrictions mises en place par les autorités israéliennes, notre enquête s’est appuyée sur des consultant.es locaux qui ont pris ou récupéré des photos, des vidéos ou des preuves cruciales comme des fragments de munitions.  Ils et elles se sont chargés  également d’établir le premier contact avec des témoins potentiels. Une fois ces personnes identifiées, nos chercheur·ses ont mené des entretiens approfondis via des plateformes sécurisées, garantissant confidentialité et sécurité pour toutes les parties. 

62vidéos, enregistrements audio et photographies de soldats israéliens appelant à la destruction de Gaza ou célébrant la destruction de biens civils examinés
43vidéos sur 34 attaques de mosquées examinées
15frappes aériennes étudiées de façon détaillée
102déclarations analysés de hauts-dirigeants politiques et militaires israéliens

Comment avons-nous vérifié les informations ?  

Au-delà de nos équipes de chercheur·ses directement impliqués sur le terrain, d’autres expert·es ont été appelés à se mobiliser à distance.  Les équipes de notre Laboratoire de preuve contribuent à analyser les preuves digitales en ayant notamment recours à différents moyens technologiques comme la télédétection et corroborent ces données avec des témoignages et des documents officiels, en vue de prouver des violations du droit international.  

Les informations recueillies ont ensuite été rigoureusement croisées, permettant non seulement de confirmer les témoignages recueillis, mais aussi d’écarter les données non fiables. Seules les informations qui ont pu être validées par plusieurs sources distinctes ont été utilisées. 

Cette méthodologie rigoureuse nous permet de documenter, de manière irréfutable, les actes de destruction, les atteintes aux droits humains et les conditions inhumaines auxquelles la population de Gaza est actuellement confrontée. 

Lire aussi : L'impartialité au cœur de notre combat pour les droits humains 

Qu’avons-nous analysé dans cette enquête ? 

Après vérification, voici le type de faits que nous avons retenus et analysés :  

Des attaques contre les infrastructures civiles (maisons, hôpitaux, écoles, etc.) 

Des destructions massives de lieux essentiels à la survie de la population, y compris les sites culturels et religieux.  

Des attaques systématiques contre des zones résidentielles densément peuplées. 

L’impact du siège israélien et des restrictions sur les conditions de vie des Palestiniens 

Comment avons-nous déterminé de l’intention génocidaire de l’État d’Israël ?   

Pour analyser et qualifier une situation de génocidaire de manière impartiale et apolitique, nos juristes ont notamment utilisé la Convention sur le  Génocide de 1948 comme cadre juridique.  

Lire aussi : qu’est-ce qu’un génocide ?  

Sur la base de cette convention, nos juristes ont analysé si :  

Les Palestinien·nes sont considérés comme un groupe protégé 

Les actes commis par l’armée israélienne figurent dans la liste des actes illicites détaillés dans la Convention  

Les autorités israéliennes ont l’intention de détruire totalement ou partiellement un groupe national, ethnique, et raciale, dans le cas présent, les Palestinien·nes de Gaza

Notre enquête permet de prouver ces trois critères. 

Pour déterminer si les actes interdits ont été perpétrés avec l'intention spécifique requise de détruire les Palestinien·nes de Gaza, nous avons suivi la jurisprudence internationale dont celle de la Cour internationale de justice et celle des tribunaux pénaux internationaux selon laquelle les preuves de l'intention génocidaire doivent être abordées et examinées de manière globale (contexte, existence d’un schéma comportemental global, caractère systématique des actes illégaux, ampleur et degré des pertes). 

À plusieurs reprises, nous avons fait part de nos conclusions aux autorités israéliennes, mais n’avons reçu aucune réponse substantielle au moment de la publication de notre rapport. 

Agir

Les yeux du monde sont rivés sur Gaza. Tous les Etats, dont la France, ont un rôle majeur à jouer : ils ont l’obligation de prévenir et de punir le génocide.  

Faites pression sur Emmanuel Macron pour qu’il agisse !