Le dérèglement climatique a de graves conséquences pour la planète. Il impacte aussi les droits humains : le droit à la vie, à l’eau, à l’alimentation, à des installations sanitaires, au logement, au meilleur état de santé possible, etc. À l’heure où la crise sanitaire liée au Covid-19 met tous ces droits à rude épreuve, les réponses qu'apportent les gouvernements doivent permettre la transition vers la neutralité carbone et une société respectueuse des droits humains.
Depuis plusieurs semaines, nous observons une réduction des émissions de gaz à effet de serre et une amélioration de la qualité de l’air. Cette situation est momentanée et est liée aux mesures prises pour limiter la propagation du Covid-19.
La crise climatique est toujours là. Si des mesures fortes ne sont pas adoptées, elle continuera de mettre gravement en péril nos droits humains.
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Vigilance constante
Il est essentiel que les États, les entreprises et les citoyens restent vigilants face au dérèglement climatique. Pour répondre à la pandémie, les gouvernements ont à juste titre concentré leurs efforts sur la réponse à l’urgence en matière de santé publique et aux impacts économiques qui en découlent.
Les mesures envisagées pour faire face aux conséquences économiques et sociales de la pandémie ne doivent surtout accentuer ni la crise climatique ni la dégradation de l’environnement.
Au contraire, elles doivent contribuer à la transition vers la neutralité carbone, c'est-à-dire vers un équilibre entre les émissions des gaz à effet de serre et leur retrait de l'atmosphère.
De façon générale, les plans de relance économique devraient :
faciliter la transition vers les énergies renouvelables, notamment par l’abandon des subventions aux énergies fossiles ;
permettre la création d’emplois verts et d’autres nouveaux emplois qui protègent et favorisent la mise en œuvre des droits socio-économiques ;
protéger le droit de chacun et chacune à vivre dans la dignité grâce à un niveau de vie suffisant.
Nos attentes vis-à-vis des États
Les réponses aux besoins économiques générés par la crise Covid-19 devront être apportées dans le respect des normes environnementales et des mesures visant à lutter contre le dérèglement climatique, la pollution de l'air et de l'eau ou la protection de la biodiversité.
L’urgence du Covid-19 ne doit certainement pas être un prétexte pour retarder de manière déraisonnable ou s’opposer à l’adoption de plans nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. D’une manière générale, il faudra mettre en place des mesures respectueuses des droits humains pour faire face à la crise climatique, essentielles pour protéger notamment les personnes les plus vulnérables.
Par exemple, toute aide aux entreprises impliquées dans l’extraction de combustibles fossiles devrait être destinée au soutien des personnes employées dans ces entreprises et au maintien des services actuels, plutôt qu'à de nouvelles activités d'exploration et de développement. De même, toute aide aux entreprises devrait être associée à des engagements assortis de délais pour l'élimination progressive des combustibles fossiles, alignés sur les orientations scientifiques fournies par le GIEC.
Les États devraient également veiller à ce que les réponses à la crise Covid-19 favorisent leurs obligations de garantir une transition respectueuse des droits humains vers une économie et une société neutres en carbone.
Une transition qui soit équitable pour toutes et tous
La crise climatique, tout comme la crise sanitaire, accentue les inégalités. Ses conséquences affectent de manière disproportionnée celles et ceux qui sont les plus vulnérables, marginalisés, ou victimes de discriminations. Les besoins de ces personnes doivent faire l’objet d’une attention particulière de la part des États.
Il est de notre devoir de faire en sorte que cette transition s’accentue dans le cadre de la réponse à la crise sanitaire du Covid-19 et contribue à renforcer le respect des droits humains pour toutes et tous. Personne ne doit être laissé sur le bord de la route.
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