Donald Trump a fait son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier 2025, devenant le 47e président des États-Unis. Aussitôt investi, le nouveau président a déjà signé plusieurs décrets qui marquent une nette offensive contre les droits humains.
Donald Trump présente sa signature sur l'un des décrets qu'il a signé, à l'intérieur de la Capital One Arena, le 20 janvier 2025 / © Carlos Barria - REUTERS
1. Attaquer les lois immigration
Donald Trump a lancé son offensive anti-immigration à coup de déclarations brutales et décrets chocs. Le nouveau président a signé un décret remettant en cause le droit d’asile et le droit du sol, qu’il a qualifié de « ridicule ». Le droit du sol est pourtant protégé par le 14e amendement de la Constitution.
Il a également signé un décret déclarant l’« état d'urgence à la frontière sud » avec le Mexique et la Maison Blanche a annoncé reprendre la construction du mur. « Toutes les entrées illégales seront immédiatement stoppées et nous commencerons à renvoyer des millions et des millions d'étrangers criminels là d'où ils viennent. » a-t-il lancé.
L'application CPB One, qui permet de demander l’asile aux États-Unis, a été fermée. Elle fonctionnait depuis mai 2023 et était devenue le passage obligé pour les personnes demandant l’asile aux États-Unis. Une application que nous avions dénoncée car elle présentait de nombreuses failles et risquait de violer le principe de non-refoulement. En décidant de la fermer, Donald Trump prive les personnes exilées de toute possibilité de dépôt de demande d’asile dans le pays.
À peine quelques heures après le début de son second mandat, le président Trump cherche déjà à mettre en œuvre son programme néfaste, raciste et anti-immigrés
Amy Fischer, directrice du programme sur les droits des réfugiés et des migrants à Amnesty International USA
Ces mesures appellent à des expulsions massives, au rétablissement de politiques frontalières, à la fin de droits inscrits dans la Constitution et la mise en œuvre de raids ciblés à travers les États-Unis. Elles sèment le chaos et la peur parmi les communautés à travers le pays et les personnes qui tentent de chercher la sécurité aux États-Unis.
2. Retirer les États-Unis de l’accord de Paris
Pour la deuxième fois, Donald Trump engage la sortie des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat, alors même que la Californie fait encore face à des incendies dévastateurs. Le président américain, qui qualifie le dérèglement climatique de « canular », va ranger les Etats-Unis aux côtés de l’Iran, la Libye et le Yémen, les trois seuls pays à n’avoir pas ratifié l’accord de Paris. Le retrait devrait être effectif dans un an.
La décision du président Trump de sortir les États-Unis de l’Accord de Paris causera à nouveau du tort aux communautés du monde entier.
Paul O’brien, directeur général d’Amnesty International USA
La crise climatique est l’une des menaces les plus omniprésentes pour les droits humains aujourd’hui, entraînant des famines, des crises de réfugiés et d’autres crises humanitaires, la pauvreté et le sans-abrisme à travers le monde.
Les États-Unis font partie des plus grands émetteurs de carbone au monde. Ils ont la responsabilité de montrer la voie en abandonnant les combustibles fossiles et en soutenant la transition mondiale vers des économies à zéro carbone. La sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris ne fera qu'encourager d'autres dirigeants à emboîter le pas.
3. Supprimer les politiques pour les personnes transgenres
Lors de son discours d’investiture, Donald Trump a martelé qu’« à partir d'aujourd'hui, la politique officielle du gouvernement des Etats-Unis sera qu'il n'y a que deux sexes, masculin et féminin. » Le passage à l’acte ne s'est pas fait attendre puisque le président américain a signé un décret rejetant le genre administrativement intitulé « X » pour les personnes non binaires. Donald Trump a aussi acté la fin de tout programme de diversité et d'inclusion au sein du gouvernement fédéral. Les droits des personnes transgenres se voient menacés.
Le deuxième mandat de Donald Trump pourrait se traduire par un recul majeur de libertés durement gagnées, aux États-Unis et dans le monde. « Le monde a besoin que les États-Unis réaffirment, et non abandonnent, leur engagement envers l’humanité. » a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International. Dans un contexte préoccupant, notre combat sera dédié à la protection de l'ensemble de ses droits, qui nous concerne toutes et tous.