Chronologie de l'engagement de Martine Landry, une militante expérimentée d’Amnesty International.
MAJ 19/06/2020 : D'abord relaxée, Martine Landry devra de nouveau être face à la justice le 8 juillet 2020.
Mise à jour du 07/07/2020 : Coup de théâtre. Le Parquet d'Aix-en-Provence a décidé de se retirer la veille du procès en appel de Martine Landry. Après 3 ans d'acharnement judiciaire, notre militante est donc DÉFINITIVEMENT relaxée !
2002
Martine Landry devient membre d’Amnesty International France (AIF).
2011
Martine est désignée référente régionale d’AIF en Provence-Alpes-Côte d’Azur sur la question des réfugiés et migrants. Elle est également chargée d’une mission d’observation en zone d’attente pour AIF.
Martine est très engagée au sein de différentes associations locales et nationales sur la défense des migrants comme l’Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers) dont elle est membre depuis 2017. Elle participe activement à la mission d’observation de l’Anafé à la frontière franco-italienne.
En parallèle, Martine est également impliquée dans des missions militantes de conseil aux demandeurs d’asile et d'accompagnement dans l’accès à leurs droits.
L’affaire en question
17 juillet 2017
Quatre mineurs étrangers non accompagnés, arrivés par l’Italie, sont hébergés chez Cédric Herrou. Celui-ci fait une requête d’assistance éducative auprès de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) pour ces quatre mineurs (dont les deux mineurs qui ont donné lieu aux poursuites judiciaires contre Martine Landry), demande pour laquelle il a reçu un accusé réception.
Entre le 24 juillet et le 28 juillet 2017
Le domicile de Cédric Herrou à Breil-sur–Roya est perquisitionné. Tous les migrants qui s’y trouvaient sont renvoyés en Italie, via Menton : les adultes par bus, et les mineurs en camionnette de police. Martine constate cependant, à la gare de Menton, que trois mineurs sont mis dans le train et renvoyés en Italie (vers Vintimille).
28 juillet 2017
La police italienne de la frontière renvoie deux mineurs à pied vers la France. Martine Landry les récupère au poste frontière Menton/Vintimille du côté français, pour les accompagner à la Police aux frontières française, munie des documents attestant de leur prise en charge par l’ASE. Les deux mineurs sont ensuite pris en charge par l’ASE.
31 juillet 2017
Martine Landry se rend au poste de la Police des frontières à Menton suite à l’arrestation et au transfert de onze migrants vers l’Italie. Ce jour-là elle se voit remettre une convocation pour une audition par la police de Menton le 2 août.
2 août 2017
Martine est auditionnée par un officier de police judiciaire à Menton.
3 août 2017
Martine Landry reçoit une convocation pour une audience au Tribunal correctionnel de Nice, qui doit avoir lieu le 8 janvier 2018, pour être jugée sur la base des faits suivants :
« D'avoir à MENTON, (ALPES MARITIMES), le 28/07/2017. en tout cas sur le territoire national et depuis temps n’emportant pas prescription, par aide directe, facilité I'entrée de deux mineurs étrangers en situation irrégulière (SOW Mamadou né le 05/10/2001 de nationalité guinéenne et BARRY Mamadou Bhoye né le 16/02/2001 de nationalité Guinéènne;) en l'espèce : en ayant pris en charge et convoyé pédestrement ces deux mineurs du poste frontière coté ITALIE au poste frontière coté FRANCE ».
Un procès maintes fois reporté
8 janvier 2018
Martine doit être jugée devant le Tribunal correctionnel de Nice. Une délégation d’Amnesty International France est à ses côtés afin de la soutenir mais aussi de témoigner à son procès et d’organiser la mobilisation militante sur place avec le groupe local d’AIF de Nice.
Le tribunal décide cependant de reporter l’audience afin de mieux étudier le dossier, et notamment les conditions dans lesquelles l’Aide sociale à l’enfance a été saisie d’une demande de protection des jeunes migrants d’origine guinéenne.
« Cela me va droit au cœur de voir des gens agir pour défendre nos droits à tous » déclare Martine après l’annonce du report de son procès, en réaction aux soutiens qui lui ont été manifestés. Plus de 22 000 messages de soutien ont en effet été remis à Martine avant son audience.
14 février 2018
L’histoire se répète. Le tribunal correctionnel de Nice décide à nouveau de reporter l’audience de Martine pour, cette fois-ci, permettre l'obtention de pièces encore manquantes et mieux étudier celles reçues. L’audience est reportée au 11 avril.
2 mars 2018
Martine publie la tribune « Jeunesse de France, la solidarité n’est pas un délit » sur le site du Nouveau Magazine littéraire.
11 avril 2018
En raison de la grève des avocats et des magistrats, le procès de Martine est une nouvelle fois reporté au mercredi 30 mai.
30 mai 2018 L’audience de Martine se tient devant le tribunal correctionnel de Nice. Le Parquet requiert la relaxe. 13 juillet 2018 Le tribunal correctionnel de Nice rend son jugement et prononce la relaxe de Martine. Nous sommes tous soulagés mais malheureusement cela ne durera qu’un court moment. 27 juillet 2018 Le Procureur général d’Aix-en-Provence décide de faire appel de la relaxe. L’acharnement judiciaire se poursuit.
De nouveau face à la justice
8 juillet 2020
L‘audience en appel du procès pour « délit de solidarité » de Martine Landry aura lieu le mercredi 8 juillet 2020 à la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Nous espérons la relaxe de Martine Landry ainsi que l’arrêt des poursuites contre les personnes qui apportent un soutien aux réfugiés et aux migrants, sans rechercher aucun avantage financier ni matériel.