L’Union européenne (UE) est le principal partenaire commercial de l’État israélien et joue un rôle crucial dans l’économie israélienne. Cette relation étroite et stratégique pourrait être utilisée pour mieux faire respecter les droits humains au Moyen-Orient.
La relation économique entre l’UE et Israël fait l’objet de critiques en raison de l’occupation illégale et la colonisation du territoire palestinien. Nous faisons partie des organisations qui dénoncent le système d’apartheid israélien subi par la population palestinienne. Nous avons aussi fait campagne pour que les États européens légifèrent afin d’interdire l’importation des produits issus des colonies illégales et l’activité des entreprises européennes dans ces mêmes colonies.
A l’occasion de la réunion sur l’accord d’association UE-Israël du 24 février 2025 à Bruxelles, nous appelons l’UE à réévaluer ses accords commerciaux avec Israël au regard du respect des droits humains.
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Une relation fructueuse et stratégique
L’information est souvent méconnue du grand public, mais les relations économiques et stratégiques entre Israël et l’Union européenne sont aussi étroites qu’importantes. Le marché européen est le principal partenaire commercial d’Israël. Il absorbe à lui seul près d’un tiers des exportations israéliennes. Si l'interdépendance économique est réelle, elle n'est cependant pas du même ordre pour les deux partenaires : le montant des exportations européennes en Israël représente moins d'1% du total des exportations totales de biens de l’UE.
Source : Commission européenne (2022)
Les exportations israéliennes vers l’UE concernent principalement les produits pharmaceutiques, les équipements technologiques, les composants électroniques et les produits agricoles. En retour, l’UE exporte vers Israël des machines, des produits chimiques, des véhicules et des biens industriels.
Une relation historique et stratégique
1959. C’est la date à laquelle remontent les premières relations entre l'Union européenne et l'État d'Israël. Au fil des ans, plusieurs accords et partenariats (politique européenne de voisinage, Partenariat Euromed, Union pour la Méditerranée) ont permis de structurer et de renforcer les échanges commerciaux entre les deux entités. À ce jour, c’est principalement l’accord UE-Israël de stabilisation et d'association qui constitue la base légale des relations commerciales entre les États membres et Israël.
L’Accord d’association UE-Israël
Cet accord, signé en 1995 et en vigueur depuis 2000, est le principal cadre réglementaire des relations commerciales entre les deux partenaires. Il vise à promouvoir la stabilité et la prospérité économique en facilitant les échanges de biens et de services et comprend :
➡️Une suppression progressive des droits de douane sur les biens industriels.
➡️Des accords préférentiels sur certains produits agricoles et alimentaires.
➡️Une coopération scientifique et technologique renforcée, notamment via le programme Horizon Europe.
➡️Un dialogue politique et sectoriel, couvrant des domaines comme l’énergie, l’environnement et la sécurité.
❗️ Cet accord ne s’applique pas aux produits issus des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, à Jérusalem-Est et sur le plateau du Golan, conformément aux positions de l’UE sur le droit international.
Initialement, cet accord devait permettre d’accompagner le processus de paix lancé en 1993. En parallèle, l’Europe s’engageait à aider l’Autorité palestinienne à jeter les bases de son futur Etat. Le texte précise également que les relations des Européens avec Israël se fondent « sur le respect des droits de l’homme et des principes démocratiques, qui inspire leurs politiques internes et internationales ». Les différents gouvernements israéliens n’ont jamais pris en compte ces engagements. L'occupation illégale du territoire palestinien et la colonisation n'ont fait que se poursuivre.
Les autres partenaires commerciaux d’Israël
Les États-Unis : un allié stratégique et économique majeur
· Montant des échanges commerciaux : près de 35 milliards de dollars.
· Les États-Unis sont le premier importateur de produits israéliens après l’UE, représentant environ 20 % des exportations d’Israël.
· Israël exporte principalement vers les États-Unis des équipements de haute technologie, des logiciels, des dispositifs médicaux et des produits pharmaceutiques.
📌En plus des échanges commerciaux, Washington est un allié militaire clé d’Israël, avec une aide financière conséquente (environ 3,8 milliards de dollars par an en aide militaire).
La Chine : un acteur économique en pleine expansion
· Montant des échanges commerciaux : environ 18 milliards de dollars.
· La Chine est le deuxième marché d’importation d’Israël après l’UE, notamment pour les produits technologiques et industriels.
· Israël exporte vers la Chine des équipements technologiques avancés, des composants électroniques et des produits agroalimentaires.
📌Des projets d’infrastructures communs ont vu le jour, comme la construction et l’exploitation du port de Haïfa par une entreprise chinoise, illustrant l’intérêt croissant de Pékin pour la région.
L’Inde : un partenaire stratégique en croissance
· Montant des échanges commerciaux : près de 10 milliards de dollars.
· L’Inde est un client majeur des exportations de défense israéliennes, achetant des systèmes radar, des drones et des technologies militaires.
· Israël exporte aussi des technologies agricoles, des produits chimiques et des équipements médicaux vers l’Inde.
📌Les deux pays entretiennent une coopération technologique et scientifique croissante, notamment dans l’agriculture et la cybersécurité.
Le poids de l’Union européenne dans l’économie israélienne peut être un levier stratégique. Les États membres ont les moyens de peser sur les choix de son partenaire israélien. Poursuivre les relations commerciales actuelles sans rien faire, revient à contribuer à perpétuer de graves violations des droits humains.
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