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URGENCE PROCHE ORIENT

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Tom Ciotkowski
Liberté d'expression

Procès Tom Ciotkowski : les fausses accusations des policiers

Tom Ciotkowski, défenseur des droits des migrants, était entendu, le 13 juin 2019, au tribunal de Boulogne-sur-Mer, accusé d’« outrage et violences » contre des policiers. Compte-rendu d’audience avant la décision attendue du tribunal le 20 juin 2019.

22 Juin 2021

Jugement de trois policiers

Trois policiers vont être jugés par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-mer. Tom Ciotkowski, après avoir été relaxé lors de son procès en juin 2019, a porté plainte contre ces trois policiers impliqués dans cette affaire pour violences par agents dépositaires de la force publique et faux en écriture publique.

La procureure de la République demande un an de prison avec sursis et 5 ans d'interdiction d'exercer pour le brigadier-chef. Pour les 2 autres policiers, elle demande 6 mois avec sursis et un an d'interdiction d'exercer. Décision attendue le 2 septembre.

La version des faits telle que présentée dans le procès-verbal du brigadier-chef, et dans le témoignage sous serment de deux de ses subordonnés, est la suivante :

Tom aurait insulté un brigadier-chef, utilisant les mots « Bastard », « Bitch » et « Fuck » à son encontre. Tom aurait poussé des deux mains le brigadier-chef. En réponse, ce dernier l’aurait alors repoussé dans un geste de défense, provoquant sa chute par-dessus la rambarde de sécurité. Tom se serait alors accroché au brigadier et l’aurait entraîné dans sa chute.

Le procureur a requis quatre mois de prison avec sursis contre Tom Ciotkowski, en s’appuyant exclusivement sur le procès-verbal du brigadier-chef et des deux témoignages en appui de ses subordonnés.

Sauf que…

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La scène qui donne tort aux policiers

Problème : toute la scène a été filmée sous plusieurs angles par les nombreux bénévoles présents qui tentaient d’apporter de la nourriture aux migrants. Trois de ces vidéos ont été diffusées à l’audience et montraient clairement les éléments suivants.

Aucune insulte n’a été prononcée par Tom. Les mots qu’il a prononcés sont : « On ne frappe pas une femme » lorsque ce même policier a donné un coup de matraque à l’une des bénévoles. Puis, il a demandé poliment au policier son numéro d’identification. C’est ce qui lui a valu de subir en retour la violence du policier. L’accusation d’outrage est donc infondée.

À aucun moment dans les trois vidéos, Tom ne fait le moindre geste ni ne touche ou n’effleure le policier. Au contraire, Tom filme toute la scène en tenant son portable dans une main, jusqu’à sa chute. L’accusation de violence à son encontre est donc absurde.

Enfin, à aucun moment le policier, contrairement à sa déclaration sous procès-verbal, n’est entraîné dans la chute de Tom. Il se tient parfaitement debout pendant toute la scène.

Les preuves vidéo fournies par la défense de Tom Ciotkowski, le jeune défenseur des droits humains accusé d’ « outrage et violence » contre un agent CRS à Calais, révèlent à quel point les accusations des policiers à l’origine de la plainte sont fabriquées de toutes pièces.

Ces poursuites infondées sont un bon exemple du type d’accusations que peuvent porter certains membres des forces de l’ordre à l’encontre des défenseurs des droits humains dans la région de Calais et Grande-Synthe. Elles ont été engagées alors même que les vidéos présentées au procès ont au contraire mis en lumière de graves manquements à la déontologie policière, notamment des insultes et violences à l’encontre des bénévoles.

Je suis content que le procès ait enfin eu lieu. J’ai confiance dans la justice française parce que je suis innocent.

Tom à la sortie du tribunal

 Nous demandons la relaxe de Tom Ciotkoswki dans cette affaire, en raison de l’absence de preuves présentées au procès aujourd’hui à son encontre et des contradictions flagrantes des témoignages donnés par la police avec le déroulé réel des évènements.

L’IGPN saisi d’une enquête visant les trois policiers

Tom Ciotkowski a porté plainte contre les trois policiers impliqués dans cette affaire pour violences par agents dépositaires de la force publique, faux en écriture publique, faux et dénonciation calomnieuse. Lors de l’audience, le parquet a fait savoir que l’IGPN avait été saisi la veille de l’enquête et devrait rendre ses conclusions en décembre 2019.

Nous demandons que l’enquête ouverte à l’encontre des trois policiers aboutisse dans les meilleurs délais. C’est en brisant le cercle vicieux de l’impunité que les violences policières et manquements graves à la déontologie observés ces dernières années dans la région de Calais commenceront à reculer.

Il est urgent que les autorités françaises prennent avec le plus grand sérieux les allégations de violences policières et diligentent des enquêtes indépendantes et impartiales dans les meilleurs délais.

Il est surtout urgent que les autorités cessent leur politique de harcèlement des défenseurs des droits humains qui, dans la région, font un travail indispensable en palliant les défaillances de l’État français concernant ses obligations internationales.  

Agir

PROTÉGEONS LES DÉFENSEURS DES DROITS DES MIGRANTS

Les personnes et organisations en France, qui défendent les droits des personnes exilées (migrants, réfugiés) font l’objet de pressions de plus en plus importantes en raison de leurs actions pacifiques et désintéressées.

La fraternité pour eux, c’est chaque jour. Défendons-les ! Interpellez Emmanuel Macron sur ce sujet.