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Manifestation de soutien aux étudiants de l'Université Jawaharlal Nehru (JNU) attaqués le 5 janvier. Un homme porte une pancarte avec l'inscription "Les étudiants contre le fascisme" (Students against fascism) © REUTERS/Francis Mascarenhas
Liberté d'expression

Inde : Des étudiants attaqués sous les yeux de la police

Une attaque a été menée par une foule masquée contre au moins 26 étudiants et enseignants à l’Université Jawaharlal Nehru (JNU) à Delhi.

Dans la soirée du 5 janvier, une foule au visage masqué a assiégé l’université centrale Jawaharlal Nehru, en Inde, pendant plus de deux heures. Des professeurs et plus de 20 étudiants ont été blessés. Aishe Ghosh, présidente du syndicat des étudiants de la JNU s'est retrouvée le visage ensanglantée. Cette attaque est survenue à la suite d’une marche pacifique organisée par l’Association des professeurs de l’université. Des individus, semble-t-il armés de bâtons et de marteaux, ont détruit des biens sur le campus, et auraient scandé des slogans comme « Tuez les gauchistes », « Tuez les anti-nationaux » et « Il faut abattre les traîtres ».

La violence déchaînée contre les étudiants sur le campus de l’Université Jawaharlal Nehru est choquante. Pire encore, la police de Delhi a toléré cette attaque violente qui a fait des blessés graves, faisant preuve d’un mépris flagrant pour les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Il est très inquiétant de noter la facilité avec laquelle la foule a pénétré dans un espace universitaire " sécurisé " et a pu se livrer à une telle violence. Selon divers médias et plusieurs étudiants, la police a été témoin de l’attaque et a refusé de maîtriser et d’arrêter la foule. Ils ont ajouté que les ambulances n’ont pas été autorisées à entrer sur le campus. Cet événement n’était malheureusement pas un incident isolé.

Que ce soit à l’Université Jawaharlal Nehru (JNU) ou à l’Université Jamia Millia, la police de Delhi n’a pas protégé les étudiants qui manifestaient pacifiquement contre les amendements de la loi sur la citoyenneté. Les autorités ont manqué à leur devoir de garantir la sécurité des étudiants, et ce à plusieurs reprises. Cela révèle une complicité honteuse de l’appareil d’état. En outre, le gouvernement indien diabolise en permanence les étudiants, ce qui les expose encore davantage à ce type d’attaques et garantit l’impunité aux assaillants. Le gouvernement doit absolument écouter ses citoyens.