À l'occasion de la Journée internationale des bénévoles et des volontaires, nous vous proposons de partir à la rencontre de nos militants. Comment ont-ils découvert Amnesty ? Pourquoi ont-ils un jour décidé de sauter le pas du militantisme ? Quel est leur espoir le plus fou ou leur plus belle victoire ? Direction Lorient, à la rencontre de Gael, 30 ans, membre d’Amnesty depuis 2015 !
Qu’est ce qui t’a donné envie de rejoindre Amnesty ?
C'est à la fois lié à mon vécu et à un événement marquant. À l'âge de 7 ans, j'ai vu ma mère se faire étrangler au sol. Elle s'est fait rabaisser par un homme des années durant. J’ai très tôt ressenti une soif de justice. Des années après, j’ai été moi-même victime de harcèlement scolaire. Ça m’a donné envie de me battre. Dès mon arrivée à l’université, je me suis engagé pour défendre les droits des étudiants et la communauté LGBTI+.
Et puis il y a eu un autre événement marquant pour moi : l’attentat de Charlie Hebdo. J’ai été très marqué par cet événement, parce qu'il touchait à la liberté d’expression, mais aussi parce que je sentais monter une vague de racisme en toile de fond. Je suis allé à un rassemblement à Lorient avec un pote. On s'est dit : « Et après, on fait quoi ? ».
Quelques jours plus tard, j’ai cherché une association et j’ai trouvé le contact d’Amnesty, que je connaissais simplement de nom. J’ai contacté directement le groupe de Lorient-Quimperlé, et Michèle, la responsable du groupe à l’époque, m’a proposé un entretien. On a passé une heure à discuter. Elle m’a expliqué ce qu’était Amnesty et j’ai tout de suite su que c’était vers cette ONG que j’allais me tourner ! Ça fait cinq ans aujourd'hui et c’est toujours un bonheur d’y être.
Quelle est ta plus belle victoire ?
En Bretagne, on intervient régulièrement dans des festivals où l'on tient des stands. Lors du Festival Interceltique de Lorient, nous avons fait signer des pétitions pour une femme, emprisonnée en raison de ses opinions. Quelque temps plus tard, à l'occasion cette fois du festival de cinéma de Douarnenez, j’ai appris qu’elle avait été libérée. C’est la première fois que j’ai écrit sur une affiche « Libérée » et que je pouvais dire aux gens : « Il n’y a plus besoin de signer, on a gagné. » Je me rappelle avoir eu les larmes aux yeux. Aujourd’hui encore, ça me touche. C'était la première fois que je me battais pour une cause et que je vivais une victoire grâce à notre action sur le terrain. Mais il y en a eu bien d'autres en cinq ans !
Quel est ton plus grand espoir pour demain ?
C’est la convergence des luttes. Quand je vois la vague jeune de mobilisation pour le climat ou la force du mouvement féministe, je me dis que tout le monde doit s’unir. On doit multiplier les événements, les manifestations. Je rêve d'un grand festival dans lequel on regrouperait tous les combats pour se rendre compte que nous ne sommes pas une minorité. Car je suis persuadé que la lutte pour les droits humains est une pensée majoritaire dans le monde. Il y a trop de gens qui ne peuvent pas s’exprimer : on doit leur faire savoir qu’ils ne sont pas seuls et qu’une masse humaine se bat à leurs côtés face à l’obscurantisme.
Amnesty International en un mot ?
Le premier qui me vient à l’esprit, c’est « Espoir ». Avant d'arriver chez Amnesty, j’avais besoin d’apaisement et de me battre en même temps. Je ne me sentais pas entier. Amnesty m’a permis de me construire. Ce n’est pas facile d’être militant quand on a conscience de l'ampleur de la tâche et de tout ce qui se passe dans le monde. Il faut être solide. Mais à chaque fois qu’on remporte une victoire, cela redonne de l’espoir. Cet espoir, il naît de nos actions, du militantisme et du fait de se battre ensemble. Quand on est isolé, on peut s’enfermer dans une forme de tristesse face au monde. Être en groupe donne de la force. On ne lâchera rien !