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URGENCE PROCHE ORIENT

Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles

Pierre, 54 ans : « Les stades de foot servaient à entreposer des opposants au gouvernement »

À l'occasion de la Journée internationale des bénévoles et des volontaires, nous vous proposons de partir à la rencontre de nos militants. Comment ont-ils découvert Amnesty ? Pourquoi ont-ils un jour décidé de sauter le pas du militantisme ? Quel est leur espoir le plus fou ou leur plus belle victoire ? Direction Toulon, à la rencontre de Pierre, 54 ans, membre d’Amnesty depuis 1984 !

Qu’est ce qui t’a donné envie de nous rejoindre ?

C’était en 1978, pendant la Coupe du monde de foot. J’avais 12 ans. Amnesty International avait détourné le logo de la Coupe du monde (deux mains avec un ballon au centre) en transformant les mains en poteaux autour desquels ils avaient mis des barbelés. J’étais un « footeux » à l’époque, et quand j’ai vu des gens attaquer la Coupe du monde, ça m’a interpellé !

Grâce à eux, j'ai appris qu’en Argentine les stades qui allaient servir pour les matchs de foot servaient aussi à « entreposer » des opposants au gouvernement. Je n’en avais jamais entendu parler. Le magazine de foot que je lisais à l'époque n'avait même pas effleuré le sujet. Autour de moi, personne ne semblait être au courant. Ça m’est resté. À la majorité, j'avais déjà en tête de rejoindre une association de défense des droits humains. Ça a commencé comme ça.

Quelle est ta plus belle victoire à nos côtés ?

Au sein d'Amnesty, je me suis rapidement focalisé sur l’éducation aux droits humains. Il faut expliquer aux jeunes (et aux moins jeunes d’ailleurs), qu’on ne vit pas par hasard dans une société telle que la France. Si on vit dans un pays qui respecte globalement nos droits, c’est parce qu’il y a des lois et que des gens se sont battus pour que ces textes existent, pour les bâtir, les publier et les faire adopter.

Mes plus belles victoires, c’est lorsque je vois un éclat, une étincelle se produire chez un jeune auprès duquel je suis intervenu.

Quel est ton plus grand espoir pour demain ?

Quand on travaille dans une association humanitaire au sens large du terme, qui touche à l’humain, on a tous envie que cette association disparaisse un jour, ça paraît évident. Le jour où Amnesty disparaîtra, ce sera le jour où tous les droits humains seront respectés.

Amnesty en un mot ?

En deux ! Le premier, c’est « Espoir ». C’est la lumière qu’on espère apporter lorsqu’on écrit des lettres ou des mails, en espérant qu'ils toucheront d’une manière ou d’une autre les personnes pour lesquelles on œuvre.

Et le deuxième, c'est « Engagement », parce qu’on ne peut pas essayer d’allumer cette lumière sans un minimum d’organisation. Oui, il faut un engagement de tout le monde, des salariés et des bénévoles, pour qu’on aille tous dans le même sens : celui de la lutte pour les droits humains.