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URGENCE PROCHE ORIENT

Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles

Des Rohingyas traversent la frontière vers le Bangladesh pour fuir le Myanmar 07/09/2017 © Zakir Hossain Chowdhury/Anadolu Agency/Getty Images
Des Rohingyas traversent la frontière vers le Bangladesh pour fuir le Myanmar 07/09/2017 © Zakir Hossain Chowdhury/Anadolu Agency/Getty Images
Conflits armés et protection des civils

Renvoyer les Rohingyas : illégal et prématuré

Un accord entre le Bangladesh et le Myanmar prévoit de rapatrier tous les réfugiés rohingyas d'ici deux ans sans garantie d’un retour dans de bonnes conditions.

Le Myanmar et le Bangladesh ont trouvé un accord et le processus de rapatriement débutera le 23 janvier 2018.

Les souvenirs de viols, d'homicides et de torture étant encore bien présents à l'esprit des réfugiés rohingyas, les projets concernant leur retour au Myanmar sont des plus prématurés.

Un retour en toute sécurité ?

650 000 réfugiés ont fui le Myanmar en 2017

Le calendrier annoncé a été élaboré sans consulter les Rohingyas eux-mêmes, dont la plupart n’est pas prêt à retourner au Myanmar. En outre il n'offre aucune garantie quant au retour volontaire des personnes concernées.

Le gouvernement bangladais n’a donné aucune garantie de protection pour que leur retour se fasse en toute sécurité. Une autre question sera la rétention des personnes concernées dans des camps de détention pendant que leurs dossiers sont traités.

La dernière campagne de répression contre les Rohingyas a fait suite à des années de discrimination et de violations des droits humains. La plupart des 650 000 réfugiés qui ont fui le Myanmar en 2017 sont terrifiés à l’idée de rentrer aussi rapidement.

Le durcissement et les dénégations des autorités du Myanmar ne laissent guère de raisons d'espérer que les droits des Rohingyas rentrés chez eux seront protégés ou que les problèmes qui les ont poussés à partir seront résolus.

Dossier spécial : le sort des Rohingyas au Myanmar

Des changements nécessaires au Myanmar

Si les Rohingyas ont le droit absolu de retourner vivre au Myanmar, il importe de ne pas renvoyer à la hâte des gens vers un système d'apartheid. Tout renvoi forcé serait une violation du droit international.

Les réfugiés rohingyas ont le droit de demander l'asile au Bangladesh et le gouvernement doit s’attacher à explorer toutes les options afin de garantir la protection internationale de cette communauté. Les renvois ne peuvent être sûrs ou dignes que si un changement fondamental s’opère au Myanmar, y compris l'obligation de rendre des comptes pour les crimes contre l'humanité et la fin du système d'apartheid.

Le 22 janvier, nous publierons une analyse de l'accord conclu entre le Myanmar et le Bangladesh sur le rapatriement des réfugiés rohingyas.

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