Exigez avec nous la protection sans condition des populations civiles
Un militant anti-peine de mort manifeste devant le bâtiment Robert F. Kennedy du ministère américain de la Justice, le 13 juillet 2020 à Washington, DC © CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP
Peine de mort : un combat toujours d'actualité
Il y a 42 ans, une nouvelle victoire pour la dignité humaine avait lieu sur le long chemin de l’abolition universelle : la France abolissait enfin la peine de mort. Aujourd'hui, 112 pays ont aboli la peine de mort pour tous les crimes, mais le combat continue pour l’abolition universelles de la peine de mort.
Difficile à le croire et pourtant… Il y a tout juste 42 ans, la peine de mort était encore une réalité en France. C’est en 1981 que le pays se détourne de cette peine d’un autre âge. Chaque année, le 9 octobre, Journée mondiale pour l'abolition de la peine de mort, est l’occasion de célébrer cet acte historique, ce jour où la France mettait fin aux homicides volontaires et prémédités, aux assassinats étatiques.
Depuis cette date, quels que soient les gouvernements, la France a toujours affirmé son opposition, en toutes circonstances, à la peine capitale. Aujourd’hui, l’abolition de la peine de mort a fait son chemin, petit à petit, victoire après victoire, pays après pays.
Un combat ininterrompu
En 1977, nous lancions notre combat en organisant une conférence qui s’est conclue par l’adoption de la Déclaration de Stockholm, texte fondateur pour l’abolition universelle de la peine de mort. À cette époque, seuls 16 pays avaient totalement aboli la peine de mort. Aujourd’hui, grâce à votre mobilisation, 144 pays, soit plus des deux tiers des pays du monde entier, ont aboli la peine de mort en droit ou en pratique. Des progrès énormes et mesurables continuent d’être faits même si un dernier tiers des pays reste à convaincre.
Dès le début, nous avons effectué un travail de suivi des condamnations à mort individuelles et des exécutions. En 1979, nous commencions à publier des statistiques annuelles.
Nous avons milité sans relâche sur des cas emblématiques qui ont clairement mis en évidence la nature injuste de la peine de mort, à l’instar de Troy Davis, un jeune afro-américain condamné à mort dans l’État de Géorgie et exécuté en 2011. Son histoire a remis en avant la nécessité de lutter contre l’application arbitraire de la peine capitale aux États-Unis.
Plus récemment, notre organisation a agi en faveur de Moses Akatugba du Nigeria, âgé de 16 ans. Il a finalement bénéficié d’une grâce totale.
Nous avons également soutenu le mouvement abolitionniste au niveau international. Nous avons, par exemple, été l’un des membres fondateurs de la Coalition mondiale contre la peine de mort, en 2002, et aidé à la création d’un réseau asiatique de lutte contre la peine de mort, en 2006. En outre, l’action de l’organisation au sein de l’ONU a permis l’élaboration d’un moratoire sur les exécutions.
Vers l'abolition universelle
Cette dynamique positive vers l'abolition se poursuit aujourd’hui au Liberia et au Ghana, deux États qui ont pris des mesures législatives en vue de l’abolition de la peine de mort, ainsi qu’au Sri Lanka et aux Maldives, pays dont les autorités ont annoncé qu’elles n’appliqueraient plus les condamnations à mort.
Mais de nombreux pays continuent toujours à condamner à mort des personnes, parmi lesquels la Chine, l’Iran ou encore l’Arabie saoudite. Dans ces pays, la peine de mort est parfois utilisée comme un instrument de répression pour étouffer les mouvements de contestation et pour instaurer la terreur. En outre, l'année 2022 a été marquée par une hausse globale du nombre d'exécutions dans le monde.
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Alors que le monde se dirige progressivement vers l’abolition totale, nous ne devons pas baisser la garde. Un retour en arrière reste toujours possible. Il faut aller plus loin désormais et obtenir l’abolition universelle.
Parce que la peine de mort est irréversible, l’abolition universelle doit l’être aussi. Nous combattrons sans relâche jusqu’à la disparition totale de ce châtiment inhumain.