Alors qu’au cours des 25 dernières années, près de 50 pays ont modifié leurs lois afin d’élargir l’accès à l’avortement, la Pologne est sur le point de restreindre l’accès à l’avortement ainsi qu’à l’éducation sexuelle. En pleine crise du Covid-19, les activistes ne peuvent évidemment pas manifester.
Mise à jour du 16/04/2020 : Les députés polonais ont décidé de transmettre les deux projets de loi à des sous-commissions pour un débat plus approfondi. Ils ne seront donc pas adoptés dans un futur proche.
Alors que la Pologne doit gérer la crise sanitaire liée à la pandémie du COVID-19, le Parlement s’apprête à débattre de deux lois draconiennes qui cherchent à interdire l’accès à l’avortement et à criminaliser l’éducation sexuelle. Le premier texte limiterait fortement l’avortement, tandis que le second, à l’initiative d’organisations anti-LGBTI, ferait de l’enseignement ou même de la promotion de l’éducation à la sexualité auprès de personnes âgées de moins de 18 ans une infraction passible d’une peine maximale de trois ans de prison.
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Une régression sans précédent
Le texte prévoit d’abroger l’autorisation d’avorter si le fœtus présente des dommages irréversibles. Les malformations graves ou mortelles du fœtus sont des maladies graves, qui entraînent souvent le risque que le fœtus ne survive pas à l’accouchement ou que l’enfant ne vive pas longtemps après sa naissance. D’après des statistiques officielles, la majorité des avortements en Pologne sont pratiqués pour ces motifs. Par conséquent, si la proposition de loi est adoptée, les répercutions seraient dramatiques sur les droits des femmes et des jeunes filles en Pologne, qui devront se rendre à l’étranger pour interrompre leur grossesse ou mettre leur vie en danger en se faisant avorter dans de mauvaises conditions dans leur pays.
Rejeter ces textes de loi !
Face à l’interdiction de manifester dans le cadre des mesures mises en place pour lutter contre la propagation du COVID-19, les mouvements de défense des droits des femmes se sont montrés réactifs et créatifs. Le 14 avril, une manifestation virtuelle s’est déroulée sur les réseaux sociaux sous le hashtag #ProtestAtHome. Ainsi, des milliers de militants ont posté des selfies afin d’interpeller les députés polonais sur cette décision cruciale et leur demander de rejeter ces textes de lois régressifs.
Alors que la législation Polonaise en la matière est déjà l’une des plus restrictives d’Europe, ces lois rétrogrades vont alimenter la peur et l’ignorance et restreindre plus fortement encore l’accès à l’avortement pour les femmes. Tenter de faire adopter ces lois d’un autre temps serait honteux en toutes circonstances, mais les faire passer en hâte sous couvert de la crise du COVID-19 est indéfendable.
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