Le 10 avril 2020 marquait les un an de l’arrestation de Yasaman Aryani, militante féministe emprisonnée pour avoir milité pacifiquement contre le port obligatoire du voile en Iran. Pour l'occasion, nos militants ont fait éclore une multitude de fleurs de la liberté dans les jardins.
« La proposition de créer une fleur de la liberté m'a tout de suite inspiré » se réjouit Mireille, militante d'Amnesty International depuis 46 ans et basée à Rouen. « Cette initiative me semblait plus créative, ludique et joyeuse qu'un partage de mails et de pétitions. Et puis cette fleur faisait le lien direct avec l'action pacifique de Yasaman. » Un geste poétique, en hommage direct à celui de la militante iranienne, arrêtée pour avoir distribué tête nue des fleurs aux femmes dans le métro de Téhéran, à l'occasion de la journée du droit des femmes, le 8 mars 2019.
Un geste qui permettait aussi de renouer avec l'action directe en pleine période de confinement. « Malgré les contraintes sanitaires, j'avais la chance de pouvoir profiter de la nature depuis ma fenêtre et mon balcon » se souvient Mireille. « J'ai fabriqué une seule fleur. Je l'ai déplacée en marchant, en rendant visite à des amis dans leur jardin. Je l'ai photographiée, et j'ai envoyé mes photos accompagnées du tuto à un très grand éventail d'amis, d'enfants, d'enseignants en télétravail, de grands mères ou de voisins. Ils sont nombreux à s'être prêtés au jeu. Il s'est passé quelque chose de simple, de léger et de beau » raconte notre militante. Et lorsque certaines personnes émettaient le souhait d'écrire un mot ou une lettre, elle leur recommandait simplement de le glisser au centre de la fleur.
Si Mireille a fait de nombreuses émules avec sa fleur, elle avoue avoir eu un coup de coeur tout particulier pour les créations d'Alice, 10 ans, qui a fait germer une nouvelle fleur de la liberté du côté de Nantes : « Elle a su monter son indépendance et sa liberté en offrant un autre origami. C'est comme cela que les bonnes graines de la liberté peuvent être semées ! ».
Il faut libérer Yasaman Aryani !
Le 8 mars 2019, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Yasaman Aryani a retiré son voile et distribué des fleurs aux femmes dans le métro, à Téhéran. Suite à la diffusion virale, en mars 2019, d’une vidéo montrant cet acte de défiance poétique, les autorités iraniennes l’ont arrêtée. Elle a été condamnée à seize ans de prison en août 2019. Le 5 octobre dernier, Yasaman était transférée dans une cellule de la prison d’Evin qui est contrôlée par les gardiens de la Révolution. Depuis, son avocat et sa famille n’ont plus de contact avec elle. Yasaman Aryani est détenue au secret et risque d’être soumise à des actes de torture et d’autres mauvais traitements.
La peine cruelle infligée à Yasaman fait partie d’une politique de répression plus large à l’encontre des femmes qui font campagne contre les lois discriminatoires en matière de port du voile obligatoire en Iran.
Exigez des autorités iraniennes la libération immédiate de Yasaman et de sa mère et de tous les défenseurs des droits des femmes en Iran.