L’an dernier, douze membres de la minorité chiite en Arabie saoudite ont été condamnés à mort. Ils viennent d’être transférés à la « Présidence de la sécurité de l’État ». Signification ? Leur exécution est imminente.
Les autorités saoudiennes ont condamné à mort ces hommes en 2016 pour espionnage au profit de l’Iran à l’issue d’un procès collectif inéquitable de 32 personnes arrêtées à divers endroits du pays en 2013 et 2014.
La communauté chiite dans le viseur
Les familles des 12 hommes ont appris en décembre 2017 que leurs condamnations avaient été entérinées par la Cour suprême, rendant leur exécution imminente dès que le roi aurait ratifié les condamnations.
En raison de l'opacité du système judiciaire saoudien, les familles n’ont reçu que très peu d'informations, voire aucune information, sur les avancées de l'affaire et n’ont pas été informées de l'exécution imminente de leur proche.
Au moins 34 membres de la communauté chiite saoudienne – dont 4 mineurs délinquants – sont actuellement sous le coup d'une peine capitale.
Toutes ces personnes ont été accusées d'activités considérées comme dangereuses pour la sécurité nationale.
Il n’est pas trop tard pour sauver la vie de ces hommes. Nous appelons les autorités saoudiennes à annuler sans délai ces condamnations, et à instaurer immédiatement un moratoire officiel sur toutes les exécutions à titre de première étape vers l’abolition totale de ce châtiment.
L’Arabie saoudite est l’un des pays qui exécute le plus de personnes au monde et elle utilise régulièrement la peine de mort comme un outil politique pour écraser la dissidence provenant de la minorité chiite saoudienne. Elle montre ainsi son mépris total pour la valeur de la vie humaine.
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La peine de mort : un outil de répression
En juin 2017, le roi a pris un décret royal dépouillant le ministère de l’Intérieur de la majorité de ses pouvoirs d’enquête et de poursuites en créant une nouvelle agence de sécurité intérieure, la Présidence pour la sécurité de l’État, qui comprend la Direction générale des enquêtes, les Forces de sécurité spéciales et d’autres entités qui étaient auparavant sous les ordres du ministre de l’Intérieur.
Le nouvel organe ainsi créé rend compte directement au roi, un changement qui réduit considérablement les pouvoirs du ministre de l’Intérieur et concentre davantage le pouvoir entre les mains du roi.
Nous nous opposons à la peine de mort en toutes circonstances, quelles que soient la nature du crime commis, les caractéristiques de son auteur et la méthode d’exécution utilisée par l’État.
La peine de mort est une violation du droit à la vie et constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.
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