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URGENCE PROCHE ORIENT

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Des membres des Frères musulmans égyptiens sont vus à l'intérieur d'un dock en verre pendant leur procès dans la capitale Le Caire, le 28 juillet 2018. Un tribunal pénal égyptien a renvoyé 75 condamnations à mort, y compris de dirigeants des Frères musulmans, au grand mufti du pays pour consultation, le 28 juillet.
Des membres des Frères musulmans égyptiens sont vus à l'intérieur d'une cage en verre pendant leur procès au Caire, le 28 juillet 2018 © KHALED DESOUKI / AFP
Peine de mort et torture

En Égypte, douze personnes condamnées à mort lors d’un procès collectif

Au terme d’un procès collectif honteux, douze accusés ont été condamnés à mort. Un événement qui nous rappelle l’importance de continuer de se battre contre cette sentence inhumaine.

Les condamnations à mort de 12 personnes avaient, tout d'abord, été prononcées en 2018 au terme d’un procès collectif de toute évidence inique, ternissent la réputation de la plus haute juridiction d’appel d’Égypte et entachent la justice du pays dans son ensemble.

Lundi 14 juin 2021, la Cour de cassation, la plus haute juridiction d’appel du pays, a confirmé ce jugement. Parmi les condamnés figurent plusieurs dirigeants des Frères musulmans mais aussi des personnes qui ont participé à des sit-ins de masse contre le gouvernement sur la place Rabaa al Adawiya, au Caire, en juillet et août 2013.

Lire aussi : En Égypte, neuf personnes exécutées en même temps

Sur le podium des exécutions

Ces informations surviennent à la suite d’une forte augmentation du nombre d’exécutions en Égypte, en 2020. Selon nos chiffres, cela la place au troisième rang des pays procédant au plus grand nombre d’exécutions dans le monde. Déjà cinquante et un hommes et femmes ont été mis à mort depuis le début de l’année.

Lire aussi : Ces cinq pays qui ont exécuté le plus de personnes en 2020

Un véritable jugement s’impose !

En septembre 2018, un tribunal du Caire a prononcé des condamnations à mort contre 75 personnes ayant pris part à des manifestations assises sur la place Rabaa al Adawiya, au Caire, en juillet et août 2013. Elles ont été déclarées coupables pour des charges liées à la participation à des manifestations non autorisées et à des violences contre des membres des forces de sécurité et d’autres personnes. Des procès manifestement iniques.

La Cour de cassation, plus haute instance judiciaire d’Égypte, a confirmé les condamnations à mort de douze de ces soixante-quinze personnes. Elle n’a pas examiné le cas de trente autres, car celles-ci avaient été condamnées par contumace et devront donc, en vertu du droit égyptien, être rejugées lorsqu’elles comparaîtront en personne.

Les manifestants déclarés coupables de crimes violents doivent être rejugés dans le cadre de procédures équitables. Et le plus important, la peine de mort ne doit pas être requise !

Les vrais criminels, jamais jugés

Il est par ailleurs choquant que les forces égyptiennes de sécurité continuent quant à elles à échapper à la justice pour les violences meurtrières qu’elles ont perpétrées contre des manifestants. Ces manifestations ont fait au moins 900 morts et des milliers de blessés en août 2013.

Les autorités égyptiennes n’ont à ce jour pris aucune mesure afin d’amener les auteurs présumés de ce massacre à rendre des comptes. Elles doivent y remédier sans plus attendre.

Lire aussi : Peine de mort en 2020, ce qu'il faut en retenir en chiffres

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