Au Pakistan, un tribunal antiterroriste a condamné à mort un homme qui aurait posté du contenu considéré comme « blasphématoire » sur Facebook.
Le fait de déclarer une personne coupable d’avoir posté du contenu blasphématoire sur Internet et de la condamner à mort pour ce motif est une violation du droit international relatif aux droits humains et créerait un dangereux précédent.
Une condamnation abusive
Les autorités pakistanaises utilisent des lois aux termes vagues et à la portée très large pour ériger en infraction la liberté d'expression. Cette personne, ainsi que toutes les autres qui ont été accusées de “blasphème”, doit être libérée immédiatement.
Cette condamnation est la plus dure jamais imposée pour une infraction liée à ce que les autorités considèrent comme de la cybercriminalité. Il est terrifiant de constater que les autorités sont prêtes à appliquer la peine de mort dans ce type d’affaires, un châtiment cruel que la majorité des pays du monde a eu le bon sens d’abandonner.
Les lois sur le blasphème : un cercle vicieux
En décembre 2016, nous avions publié un rapport qui rassemble des informations sur la manière dont les lois du Pakistan sur le blasphème sont souvent utilisées contre les membres de minorités religieuses ou d’autres personnes qui sont la cible de fausses accusations. Elles encouragent des milices, prêtes à menacer ou à tuer, à passer à l’acte.
Les personnes accusées de blasphème doivent livrer un très dur combat pour établir leur innocence. Les personnes acquittées des charges qui pesaient sur elles et remises en libertés, généralement après une longue période, risquent toujours de faire l'objet de menaces de mort.
Nous révélons tout un ensemble de preuves accablantes montrant que les lois pakistanaises sur le blasphème violent les droits humains et encouragent les gens à rendre la justice eux-mêmes. Quand une personne fait l'objet d'accusations, elle se retrouve piégée dans un système qui lui offre peu de protection, où elle est présumée coupable et qui ne la met pas à l'abri de ceux qui veulent utiliser la violence.
Personne ne doit être traîné devant un tribunal antiterroriste, ni aucun autre tribunal, pour avoir simplement exercé son droit à la liberté d'expression et à la liberté de pensée, de conscience, de religion ou d’opinion sur Internet.
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