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Hong Kong. La répression de la veillée pour Tiananmen représente une nouvelle tentative cynique d’étouffement de la dissidence pacifique
Réagissant aux mesures qui ont visé neuf militants dans le cadre de la veillée pour Tiananmen organisée en juin à Hong Kong, qui s’ajoutent aux quatre arrestations qui ont déjà eu lieu hier, Man-Kei Tam, directeur d’Amnesty International Hong Kong, a déclaré :
« Les mesures visant les organisateurs de la veillée organisée tous les ans à Hong Kong pour commémorer les événements de Tiananmen constituent la dernière attaque en date contre la liberté d'expression et de réunion pacifique dans la ville. À l’approche de l’adoption de la loi orwellienne relative à la sécurité nationale, les autorités de Hong Kong s’enhardissent et intensifient la répression des voix critiques.
« Avec la veillée du 4 juin, les gens à Hong Kong se souviennent de toutes les personnes qui ont été tuées lors de la répression du mouvement de la place Tiananmen, il y a 31 ans. Il est affligeant de voir que les autorités utilisent cet événement pacifique pour s’en prendre aux opposants.
« Une année s’est écoulée depuis que la police de Hong Kong a utilisé une force excessive contre les manifestants lors de manifestations de masse, et les libertés à Hong Kong continuent de faire l’objet d’une répression acharnée.
« Comme l’ont montré les personnes qui sont pacifiquement descendues dans la rue aujourd’hui pour cette journée de commémoration du 12 juin, les gens vont continuer de militer pacifiquement en faveur de ces libertés, en ne se laissant pas intimider par la répression. »
Complément d’information
Entre le 11 et le 12 juin, la police a fait savoir à 13 personnes qu’elles allaient recevoir des citations à comparaître devant la justice fin juin pour avoir « incité » des tiers à participer à des rassemblements non autorisés le 4 juin.
Dix des personnes ainsi visées sont des membres de l’Alliance de Hong Kong, qui a organisé dans Victoria Park à Hong Kong la veillée annuelle de commémoration de la répression de Tiananmen.
La semaine dernière, la police de Hong Kong a interdit cette veillée pour la première fois depuis 30 ans, en invoquant des mesures liées au COVID-19. Malgré cette interdiction, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans le parc, et elles ont été encore plus nombreuses à organiser de petits événements dans d’autres lieux.
Figurent parmi les 13 personnes prises pour cibles le président de l'Alliance de Hong Kong pour l'appui aux mouvements démocratiques et patriotiques en Chine (HK Alliance), Lee Cheuk-yan ; les vice-présidents Albert Ho Chun-yan et Chow Hang-tung ; son secrétaire, Richard Tsoi ; les membres de premier plan Cheung Man-kwong, Mak Hoi-wah, Andrew Wan Siu-kin, Chiu Yan-loi, Leung Yiu-chung et Leung Kam-wai ; le vice-président du Parti travailliste, Steven Kwok Wing-kin ; le vice-coordonnateur de l’ONG Front civil pour les droits humains, Figo Chan Ho-wun ; et le fondateur du groupe de médias Next Digital, Jimmy Lai.
Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, sur la place Tiananmen à Pékin (Beijing), des centaines – et peut-être même des milliers – de personnes ont été tuées lorsque l’armée a ouvert le feu sur les étudiants et étudiantes et les travailleurs et travailleuses qui demandaient pacifiquement des réformes politiques et économiques, et la fin de la corruption. On ignore le nombre exact de victimes, car les autorités chinoises ont étouffé et censuré durant les trois dernières décennies toute discussion sur la répression de ce mouvement.
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