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Manifestation d'Amnesty International à Port Harcourt © Amnesty International
Responsabilité des entreprises

Nigeria : coup dur pour les victimes des déversements pétroliers du Delta du Niger

Le 14 février au Royaume-Uni, un jugement de la cour d'appel a statué que les communautés Ogale et Bille, qui avaient porté plainte contre le géant pétrolier Shell, ne pourraient pas avoir leurs recours. La raison : la société-mère ne peut être tenue pour responsable des actions de sa filiale nigériane.

Les communautés Ogale et Bille du Delta du Niger avaient intenté des actions en justice distinctes contre Royal Dutch Shell plc (RDS) et sa filiale nigériane, qu’elle détient à 100 %, Shell Petroleum Development Company of Nigeria (SPDC), en 2016.

La responsabilité des entreprises compromise

Avec cette décision, le tribunal porte un coup dur aux communautés Ogale et Bille, qui vivent au quotidien avec les conséquences dévastatrices des déversements d'hydrocarbures de Shell, mais aussi aux victimes des atteintes aux droits humains commises par des entreprises partout dans le monde. Cette décision établit un dangereux précédent et il sera plus difficile à l'avenir d'amener les entreprises britanniques à rendre des comptes.

L'idée que les puissantes multinationales ne sont pas responsables de la conduite de leurs filiales à l'étranger permet à Shell de se soustraire à l'obligation de rendre des comptes pour toute une série d'atteintes aux droits humains qui s'étalent sur des décennies. C'est un exemple typique des obstacles quasi insurmontables auxquels se heurtent les citoyens pour obtenir justice face aux multinationales.

Lire aussi : Shell, une carte blanche pour violer les droits humains

D’après des documents internes de Shell, le siège de la société avait pertinemment connaissance depuis des décennies de la pollution pétrolière massive causée par ses opérations au Nigeria et a choisi de ne pas agir. Si Shell ne peut pas être tenue de rendre des comptes pour ces atteintes aux droits humains bien documentées, quel espoir reste-t-il d'amener d'autres entreprises devant la justice ?

Lire aussi : Shell : complice d'homicide ?

Les communautés porteront leur combat pour la justice devant la Cour suprême – peut-être leur dernière chance de voir leur environnement nettoyé.

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