Le 23 juin 2024, le Conseil d’administration d’Amnesty international France (AIF) a élu sa nouvelle présidente : Anne Savinel-Barras, à l’issue de son Assemblée générale annuelle à Nancy. Originaire du Nord de la France, engagée de longue date pour la défense des droits des personnes exilées, les libertés fondamentales et le respect du droit international dans les conflits, elle sera la nouvelle voix en France d’un mouvement comptant 10 millions de membres à travers le monde.
Membre d’Amnesty International France depuis 1991, elle a milité en tant que membre individuelle puis responsable du groupe local de Lens-Liévin, responsable régionale du secteur Nord-Pas de Calais-Somme et membre du Conseil National. Membre du Conseil d’administration d’AIF depuis 2022, elle succède aujourd’hui à Jean-Claude Samouiller, président depuis 2022.
« Dans ma région des Hauts-de-France, j’ai pu constater la dégradation des conditions de vie et le non-accueil des personnes exilées. Bloquées notamment à Calais et Grande Synthe, ces personnes sont empêchées de rester, empêchées de partir, condamnées à l’errance… pendant que les associations locales sont harcelées, parfois interdites de leur venir en aide, contraintes d’aller jusqu’au Conseil d’Etat pour être autorisées à distribuer de l’eau !
Ce vent répressif et xénophobe à l’endroit des personnes exilées a irrigué les réformes successives du droit des étrangers, jusqu’à la dernière loi asile et migrations. Il pourrait trouver une nouvelle expression dans les urnes les 30 juin et 7 juillet prochain, avec le risque d’aboutir à un gouvernement souhaitant s’affranchir davantage du respect du droit international, en particulier du droit des personnes réfugiées. » note-t-elle.
« Alors que le respect des droits et libertés fondamentales en France régresse et que les conflits se multiplient dans le monde, avec un mépris de plus en plus assumé pour les populations civiles et une multiplication des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, nous sommes plus que jamais déterminés à documenter et dénoncer les violations des droits humains, quels qu’en soient les responsables, avec comme seule boussole le respect du droit international.
En ce moment charnière, où le respect du droit international régresse, les associations, ONG, et agences onusiennes sont les cibles croissantes d’attaques et de calomnies en tout genre, y compris en France.
L'engagement de notre mouvement militant est sans faille contre les violations des droits et libertés, et contre toutes les formes de discriminations. Amnesty International est fort de 133 000 membres actifs en France et plus de 470 structures locales, gérées par des militants de toutes générations, mobilisés pour mener nos combats pour la défense des droits fondamentaux. »
Lors de cette Assemblée générale, le Conseil d’administration a été renouvelé. Anne Savinel-Barras sera secondée par François Croquette et Anis Harbi, élus vice-présidents, et qui incarneront également la parole de l’association, au sein d’une présidence souhaitée collégiale. Bertrand Puel est élu trésorier.
Ana Aiello, Yolaine-Aïssatou Rieumailhol, Nicolas Espinosa, Céline Fernandes, Anne Gérard, Maxime Gresse, Emmanuel Janeau, Catherine Murcier, Sylvie Raspillère, Baptiste Sonzogni et Nicolas Vatimbella complètent le Conseil d’administration, instance dirigeante de l’association.