Des millions de vies sont en danger. La coalition menée par l'Arabie saoudite restreint l’entrée au Yémen, ravagé par la guerre, de produits de première nécessité – nourriture, carburant et fournitures médicales notamment. Quant aux autorités houthies de facto du pays retardent ensuite leur distribution.
La coalition menée par l'Arabie saoudite impose des restrictions excessives à l'entrée de denrées essentielles et d'aide. Tandis que les autorités houthies entravent la circulation de l'aide humanitaire dans le pays.
Ces obstacles, renforcés par l'offensive militaire meurtrière que mène l'Arabie saoudite contre la ville portuaire de Hodeida, aggravent la situation humanitaire déjà très difficile au Yémen et bafouent le droit international.
Des conséquences de plus en plus graves
Ces contraintes ont des conséquences de plus en plus graves pour les civils ; des millions d’entre eux sont au bord de la famine et ont besoin d'une assistance humanitaire.
On ne peut ignorer plus longtemps cette crise humanitaire provoquée par l’homme. Le monde doit cesser de détourner le regard tandis que le Yémen suffoque peu à peu.
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Depuis 2015, la coalition n'a cessé de durcir son blocus naval contre les ports de Saleef et Hodeida, sous contrôle houthi, et impose des restrictions sur les importations commerciales qui limitent l'accès des Yéménites aux denrées alimentaires.
En effet, la coalition inspecte les navires à destination des ports yéménites de la mer Rouge, alors qu’ils ont déjà été contrôlés par le Mécanisme de vérification et d'inspection des Nations unies (UNVIM). Elle abuse clairement du régime d'inspection qui concerne le respect de l'embargo sur les armes, entravant la livraison de denrées essentielles et d'aide humanitaire.
Les restrictions et les retards concernant le carburant et les fournitures médicales ont contribué à l'effondrement du système de santé au Yémen.
Ces restrictions se sont durcies après que des missiles houthis aient été tirés contre la capitale saoudienne Riyadh, ce qui suggère qu'il pourrait s'agir d'une sanction collective contre la population civile yéménite, susceptible de constituer un crime de guerre.
En outre, les autorités houthies de facto entravent la livraison d'aide humanitaire à l'intérieur du Yémen, les travailleurs humanitaires dénonçant notamment les procédures bureaucratiques excessives, sources de retards importants. Elles essayent également d'avoir leur mot à dire sur les bénéficiaires et les régions concernées et exigent des pots-de-vin d'organismes humanitaires pour approuver des projets ou des déplacements de personnel.
Sur fond d'un regain de violence survenu la semaine dernière, les forces yéménites appuyées par la coalition que dirige l'Arabie saoudite ont lancé une offensive contre Hodeida. Couper cette voie d'approvisionnement ne ferait qu'aggraver l'une des pires crises humanitaires que connaît actuellement le monde.
Les alliés de l'Arabie saoudite ne prennent toujours pas position
Le Conseil de sécurité de l'ONU ne parvient toujours pas à ce que toutes les parties au conflit au Yémen autorisent l'accès humanitaire rapide et sans entraves des agences de l'ONU et des organisations humanitaires afin de fournir des denrées alimentaires, du carburant, des médicaments et des fournitures médicales aux civils qui en ont besoin au Yémen.
Il devient urgent de prendre des sanctions ciblées contre ceux qui entravent la livraison d'assistance humanitaire et commettent d'autres violations du droit international humanitaire.
La coalition que dirige l'Arabie saoudite doit cesser de retarder les importations commerciales de biens de première nécessité dans les ports yéménites de la mer Rouge et autoriser la réouverture de l'aéroport de Sanaa aux vols commerciaux. Les États qui soutiennent la coalition, en particulier les États-Unis, le Royaume-Uni et la France n’ont toujours pas fait pression en ce sens.
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