En Slovaquie, de nombreuses écoles ferment leurs portes aux enfants roms jugés inaptes à suivre une scolarisation normale. Ils sont orientés vers des écoles spéciales réservées aux enfants présentant un handicap mental. Cette ségrégation perdure malgré une procédure déclenchée par la Commission européenne visant à sanctionner ces pratiques illégales.
Les conclusions du rapport d’Amnesty International et du Centre européen sur les droits des Roms publié le 1er mars sont sans appel, la ségrégation scolaire qui sévit en Slovaquie à l’encontre des enfants roms perdure dès l’école primaire.
Un enseignement au rabais
Avant même l’entrée à l’école primaire, les enfants roms sont assujettis à une évaluation qui, le plus souvent, conclut qu’ils ne sont pas aptes à intégrer le cycle primaire. Ils sont alors placés dans des écoles spéciales pour des enfants présentant un handicap mental léger avec un enseignement qui laisse à désirer. Les programmes y sont allégés et les possibilités de cursus scolaires limités, le niveau est tellement bas que la plupart des enfants ne poursuivent pas leur scolarité après 16 ans.
Au sein du système éducatif slovaque, pour les enfants roms, les dés sont truqués dès le départ. »
Un avenir compromis
Les enfants roms se heurtent très souvent à des enseignants qui ne leur offrent aucun projet d’avenir ni aucun encouragement à poursuivre leurs études. Les filles sont éduquées à devenir de bonnes ménagères et les garçons à travailler dans les usines. Les préjugés culturels sont tenaces et aucune mesure n’est prise pour permettre aux familles roms de participer plus activement à la société. L’apprentissage du slovaque, pourtant indispensable, est considéré comme secondaire pour ces enfants par manque de volonté des enseignants.
La Commission européenne doit réagir
La Commission européenne a pourtant déclenché une procédure contre ces pratiques discriminatoires depuis deux ans mais le gouvernement slovaque ne réagit pas, pourtant de lourdes amendes pourraient lui être infligées. Amnesty International et le Centre européen pour les droits des Roms demandent à la Commission européenne d’avancer d’une étape dans cette procédure en publiant un « avis motivé », dernière phase avant d’intenter une action en justice.
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