En quatre mois, plus de 6 000 familles de migrants ont été séparées, bien plus que ce qui avait été annoncés. Le gouvernement américain a adopté des politiques migratoires aux conséquences catastrophiques.
Notre nouvelle enquête révèle le bilan brutal des initiatives du gouvernement Trump visant à affaiblir et démanteler le système d’asile du pays, en violation flagrante de la législation américaine et du droit international.
Parmi les politiques et pratiques cruelles constatées figurent les suivantes : des renvois forcés illégaux en masse de demandeurs d’asile à la frontière mexicaine ; des milliers de séparations illégales de familles ; et une augmentation du recours à la détention arbitraire et illimitée des demandeurs d’asile.
Le gouvernement Trump mène une campagne délibérée de violations généralisées des droits humains afin de punir et de dissuader les personnes qui cherchent une protection à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.
L’intensité, l’ampleur et la portée des violations commises à l’encontre des personnes qui sollicitent l’asile sont véritablement révoltantes. Le Congrès et les organes fédéraux responsables de l’application des lois ne mènent toujours pas d’enquêtes approfondies et impartiales pour amener le gouvernement à rendre des comptes et veiller à ce que cela ne se reproduise jamais.
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Des chiffres inexacts
En septembre, le Service des douanes et de la protection des frontières (CBP) nous a informé qu’il avait séparé de force plus de 6 000 « cellules familiales » rien qu’entre le 19 avril et le 15 août 2018 – plus du double du nombre communiqué précédemment.
Il a confirmé que ce chiffre excluait toujours un certain nombre de familles dont la séparation n’avait pas été consignée en bonne et due forme. Parmi celles-ci ; des grands-parents accompagnés de leurs petits-enfants et d’autres membres de la famille non immédiate, dont les relations sont classées comme « frauduleuses » par les autorités et ne sont pas comptabilisées dans leurs statistiques.
Au total, le gouvernement Trump a désormais admis avoir séparé environ 8 000 « cellules familiales » depuis 2017.
Ces nouveaux chiffres choquants laissent supposer que les autorités américaines ont soit mal renseigné le public quant au nombre de familles séparées de force, soit continué d’avoir recours à cette pratique illégale sans relâche, en dépit de leurs affirmations et des décisions de justice ordonnant l’arrêt des séparations de familles.
Renvois forcés illégaux
En 2017 et 2018, le CBP a mis en œuvre une politique de facto consistant à refouler des milliers de demandeurs d’asile aux points d’entrée officiels tout le long de la frontière avec le Mexique.
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Les autorités de contrôle des frontières des États-Unis bafouent de manière flagrante la législation américaine en matière d’asile et le droit international relatif aux réfugiés en renvoyant de force des personnes au Mexique sans avoir enregistré ni traité leur demande d’asile.
Les personnes renvoyées au Mexique peuvent subir des atteintes aux droits humains directement sur place ou une expulsion et le risque d’être victimes de graves violations de leurs droits fondamentaux dans leur pays d’origine.
Détentions arbitraires
Depuis 2017, les autorités américaines ont également imposé une politique de détention obligatoire et illimitée des demandeurs d’asile, bien souvent sans possibilité de libération conditionnelle, pendant toute la durée de l’examen de leur demande.
Cette mesure constitue une forme de détention arbitraire, en violation de la législation américaine et du droit international.
Nous avons recueilli les témoignages de demandeurs d’asile détenus indéfiniment après avoir sollicité une protection, dont des personnes séparées de membres de leur famille, des personnes âgées et des personnes atteintes de graves problèmes de santé et nécessitant des soins médicaux spécifiques.
Le Congrès doit agir maintenant pour mettre fin à la détention d’enfants et de familles une bonne fois pour toutes, et financer des solutions permettant d’éviter la détention, telles que le Programme de gestion des dossiers familiaux [Family Case Management Program], dont l’efficacité a été prouvée à 99 % pour aider les familles demandeuses d’asile à comprendre et respecter les conditions de l’examen de leur dossier d’immigration.
En France aussi
La question de la détention des enfants avec leur famille demeure également un sujet de grande préoccupation dans l’Hexagone. La tendance en France est de rallonger les durées de détention dans l’objectif de pouvoir renvoyer les personnes en question. Ceci se fait sans qu’il ne soit tenu compte de l’impact de cette mesure sur les personnes.
La nouvelle loi « Asile et Immigration », récemment adoptée, a ainsi doublé la durée légale de rétention. Désormais les personnes pourront être enfermées pendant 3 mois. Cette loi a également maintenu la détention des enfants avec leurs parents dans les centres de rétention, ce qui est contraire aux droits des enfants.
La France a d'ailleurs déjà été condamnée à cinq reprises par la Cour européenne des droits de l’homme pour traitement inhumain ou dégradant, en raison du maintien en centre de rétention administrative (CRA) d'enfants accompagnant leurs parents en attente d’éloignement.
En 2017, 305 enfants ont été placés en centre de rétention en métropole, soit 7 fois plus qu’en 2013.
Il est urgent que la France mette enfin un terme à la détention des enfants.
Exigez la fin de la détention des demandeurs d'asile
Les États-Unis ont une politique de détention arbitraire et illimitée des réfugiés, il faut y mettre fin !